Chopin - Wydawnictwo BOSZ

Transkrypt

Chopin - Wydawnictwo BOSZ
Chopin
Texte, sélection de photographies et conception
38-622 Olszanica 311
Bureau: 38-600 Lesko, ul. Przemysłowa 14
tél. +48 13 469 90 00
fax +48 13 469 61 88
e‑mail: [email protected]
www.bosz.com.pl
ISBN 978-83-7576-089-7
Mieczysław Tomaszewski
Conception graphique
Władysław Pluta
Traduction
Bertrand Pério, www.atominium.com
Rédaction
Tomasz Chomiszczak,
Joanna Kułakowska-Lis
Coordination des tâches rédactionnelles
Joanna Kułakowska-Lis, Jakub Kinel
Coopération
Małgorzata Fiedor, Agnieszka Simonides
Rédaction de la description
Première édition
et de la liste des illustrations
Maison d’édition BOSZ
Joanna Kułakowska-Lis
Polskie Wydawnictwo Muzyczne SA
DTP
Olszanica, Pologne, 2010
Cracovie, Pologne, 2010
BOSZ, Jakub Kinel
Photographies contemporaines
Waldemar Panów, Zbigniew Panów,
Wojciech Buss
Préparation des photographies à l’impression
Studio Kolor
Impression
Gorenjski Tisk, Kranj
Printed in Slovenia
31-111 Kraków
al. Krasińskiego 11a
tél. +48 12 422 70 44 central
fax +48 12 422 01 74
e-mail: [email protected]
www.pwm.com.pl
© Copyright by Polskie Wydawnictwo
Muzyczne SA, Kraków, 2009
© Copyright by BOSZ, Olszanica, 2009
Aucune partie de la présente publication ne
peut être utilisée sans l’accord préalable écrit
des éditeurs et des propriétaires des objets
reproduits.
Les objets et les documents d’archive présentés
proviennent des collections suivantes : l’Institut
National de Frédéric Chopin, la Société Frédéric
Chopin, le Musée de Frédéric Chopin à Varsovie,
la Bibliothèque Jagellonne, le Musée National
de Varsovie, le Musée National de Cracovie,
la Bibliothèque Nationale, la Fondation des Princes
Czartoryski, le Musée National de Poznan, PWM
(maison d’édition polonaise d’oeuvres musicales),
le Musée Historique de la Ville de Varsovie,
le Musée de la Littérature « Adam Mickiewicz »
à Varsovie, la Fondation Ciechanowiecki à
Varsovie, Tate Galery, Londres, le Musée
Carnavalet, Paris (©Bridgeman/BE&W),
le Musée du Louvre, Paris (©RMN/BE&W)
Sommaire
1
F o y e r f a m i l i a l 6
3
La campagne36
2
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
Racines24
Va r s o v i e 5 2
Les premiers voyages78
Soulèvement116
Paris142
Mouvement romantique160
Pianiste176
Compositeur190
Salons202
Rencontre à Marienbad218
Majorque232
Nohant252
Dissonances270
La patrie et la foi284
Dernières années300
Derniers jours318
Résonance338
Liste des illustrations
352
Foyer
1
familial
Les habitudes, que Chopin connut avant toutes autres, et entre lesquelles
il grandit comme dans un berceau solide et moelleux, furent celles d’un
intérieur uni, calme, occupé ; aussi ces exemples de simplicité, de piété
et de distinction lui restèrent toujours les plus doux et les plus chers
Franz Liszt, Chopin, 1852
Foyer familial
8
Toutes les sources – lettres, souvenirs et recueils – s’accordent pour
parvenir au même constat : Frédéric Chopin naît, grandit et reste jusqu’à
la fin de ses jours entouré d’une famille unie et heureuse. Franz Liszt
a raison : la maison familiale de Chopin est un véritable refuge « uni,
calme, occupé ». Cet ami et premier monographe de Chopin couronne
son opinion par une phrase dont la vérité semble être confirmée par
d’autres témoignages : « Les domestiques vertus, les religieuses coutumes,
les pieuses charités, les rigides modesties l’entourèrent d’une pure atmosphère, où son imagination prit ce velouté tendre des plantes qui ne furent
jamais exposées aux poussières des grands chemins »1.
De tous les compositeurs, c’est bien Chopin qui a eu une enfance
« idyllique ». Jaroslaw Iwaszkiewicz, un poète polonais, conclut ses
pensées au sujet du foyer familial de Justyna et Nicolas Chopin – ap-
pelé par ailleurs « une maison extraordinaire » – par une comparaison :
« Dans ce foyer familial, chacun des membres éprouve pour les autres
une amitié profonde et rare. Alors que Beethoven doit se battre contre
son père ivrogne et que Bach, jeune orphelin, est laissé à la merci de son
frère, Chopin, dans son cocon familial, est entouré de l’amour tendre de
sa mère, de son père et de ses sœurs »2.
A la naissance de Chopin, cette « maison extraordinaire » se situe
à Zelazowa Wola, au calme, loin de l’agitation du monde, bercée par
le murmure tranquille de la rivière Utrata, au bord de la forêt de Kampinos
sur la terre de Sochaczew en Mazovie, à cinquante kilomètres de Varsovie.
Même si le futur auteur de Fantaisie sur des airs polonais n’a vécu ici que
les six ou sept premiers mois de sa vie, et qu’il n’y reviendra qu’à quelques
reprises, cet endroit restera à jamais associé au nom de Chopin et deviendra pour tous les amoureux de sa musique un lieu culte.
C’est à Zelazowa Wola que les parents de Chopin se sont connus
et aimés avant de se marier en 1806 à Brochow, commune avoisinante.
A l’époque, le village appartient depuis huit ans seulement à la famille
Skarbek. Cette famille particulière est marquée par une destinée très
spéciale, pour ne pas dire romanesque. Le propriétaire de Zelazowa
Wola est le comte Kacper Skarbek, capitaine de la cavalerie nationale.
Ce bon vivant irresponsable épouse Ludwika, fille de Jakub Fenger,
Tekla Justyna Chopin, née Krzyzanowska
(1782–1861), mère de Frédéric Chopin
9
banquier à Torun, pour payer ses dettes. La dot ne suffit pas, les dettes
s’accumulent et le comte fuit à l’étranger, laissant à Zelazowa Wola sa
brave femme et leurs cinq enfants. C’est sa cousine germaine et amie,
Justyna Krzyzanowska, probablement déjà orpheline, qui l’aide à la ges-
tion domestique. « Probablement », car le fil retracé scrupuleusement par
les héraldistes examinant sa généalogie s’arrête là3. Tout ce que l’on sait
des grands-parents maternels de Chopin, Jakub Krzyzanowski et Antonina
Wolominska, est que, le 14 septembre 1782, ils ont eu une fille nommée
Tekla Justyna (à Izbica Kujawska, territoire appartenant à la famille
Skarbek). Au moment de son mariage avec Nicolas Chopin, de six ans
son aîné, Justyna a 24 ans et se distingue par sa beauté exceptionnelle
aux nobles traits, que l’on devine encore 24 ans plus tard sur le portrait
peint par Ambrozy Mieroszewski.
Nicolas Chopin arrive à Zelazowa Wola en 1802 en tant que précepteur
des enfants de la famille Skarbek, abandonnés par leur père. A l’époque,
il vient d’être libéré de sa tâche qui était d’assurer l’éducation de deux
jeunes filles, mesdemoiselles Laczynski, du village voisin de Kiernozia.
L’une d’elles, Maria, se mariera bientôt. Devenue madame Walewska, elle
charmera Napoléon non seulement par sa beauté mais également par sa
subtile connaissance de la langue française. Parmi les jeunes de la famille
Skarbek, c’est le comte Fryderyk qui mérite le plus que l’on s’y attarde. Il
rentrera dans l’histoire de la culture polonaise en tant que savant, historien
et écrivain. Il deviendra également le parrain4 de Chopin, qui portera
son prénom en sa mémoire. Leurs destins vont se croiser à nouveau :
Jozef, son fils, épousera Maria Wodzinska, dont les projets de mariage
avec Chopin ne verront pas le jour ; Jozef et Maria divorceront peu de
temps après. Un autre élève de Nicolas, Michal, l’héritier de Zelazowa
Wola, se suicidera.
Jusqu’à il n’y a pas très longtemps, l’histoire de la famille du père de
Chopin était emplie de mystères et d’incertitudes. Des études rigoureuses, menées notamment par Gabriel Ladaique5, ont levé le voile sur
de nombreuses questions, mais quelques zones d’ombre subsistent. Ces
études ont notamment permis de rejeter une hypothèse, autrefois très
répandue, qui prêtait des origines polonaises à la famille de Nicolas,
Nicolas Chopin (1771–1844), père du
compositeur
Foyer familial
10
soi-disant arrivée en Lorraine avec le roi Stanislas Leszczynski. Bien
que Nicolas Chopin se soit rendu en Pologne (1787) grâce à ses relations
avec le groupe des anciens participants à la confédération de Bar, qu’il se
soit intégré et polonisé, les origines françaises de sa famille ne laissent
planer aucun doute.
Certains détails relevés récemment peuvent paraître étonnants. La fa-
mille Chopin ne vient pas de Lorraine, mais du Dauphiné. Le grand-père
paternel de Chopin, François, le deuxième prénom de Frédéric Chopin,
a pendant des années fait de la contrebande de tabac avant de s’installer
à Marainville, où il travaillait en tant que charron et viticulteur. Ces chemins
de contrebande reliaient selon toute vraisemblance la mer Méditerranée
à la Lorraine6.
Dans la correspondance entre Nicolas et ses parents, une seule lettre
a pu être retrouvée. Nicolas l’a expédiée de Varsovie en septembre 17907,
et il y mentionne son envie de retourner à Marainville. Pourquoi décide-
Justyna Izabela (1811–1881), sœur du compositeur, épouse d’Antoni Feliks Barcinski,
professeur de mathématiques
t-il finalement de rester en Pologne, de participer au soulèvement de
Kosciuszko et de travailler comme précepteur puis comme professeur
de français ? Nous l’ignorons, comme nous ignorons également ce que
Frédéric connaissait du passé de son père et de son grand-père. Lorsqu’il
vivait en France, pourquoi n’a-t-il jamais essayé de rendre visite à sa famille française ?
La vie familiale se déroule au début entre les quatre murs de la dé-
pendance de la famille Chopin à Zelazowa Wola, puis à Varsovie, dans
l’appartement réservé au professeur du Palace Saski. Tous les biographes
s’accordent à dire qu’ils vivaient heureux, sous l’œil bienveillant du père.
Il est homme des Lumières, rationaliste et pragmatique. Un peu froid
et conservant une certaine distance, il est cependant aimé. Le jour de
la saint Nicolas, Chopin, alors âgé de huit ans, écrit ceci : « Mon cher
papa ! Il me serait plus facile d’exprimer mes sentiments si je pouvais
les mettre en musique… »8. Plus tard, les idées du père et du fils se
heurteront. Malgré tout son respect et son dévouement, Chopin ne se
laissera jamais convaincre par le loyalisme politique de son père, ni par
sa règle d’or : « épargner pour les mauvais jours ! ». Toutefois, suite à sa
mort au printemps 1844, Chopin sombrera dans une dépression sévère.
Ludwika Marianna (1807–1855), sœur
aînée de Chopin, épouse de Jozef Kalasanty
Jedrzejewicz, professeur de droit et
d’administration
11
Il gardera en mémoire les images pleines de douceur de Nicolas jouant,
à la flûte ou au violon, des mélodies comme Malbrough s’en va-t-en guerre.
Justyna Chopin remplit la maison de chants et de chansonnettes.
Apparemment, elle aime particulièrement la romance de Laura et Filon
(probablement la plus populaire églogue polonaise). Après avoir accompli
les tâches quotidiennes, elle s’assied au piano pour accompagner les danses
des jeunes gens. Dans les souvenirs, elle apparaît comme l’âme de la maison,
une personne « d’une douceur exceptionnelle ». Chopin tient probablement
de sa mère son goût pour le poétique et le spirituel. Pendant son séjour
à Paris, elle veille sur lui de loin. « Mon cher Frédéric, qu’est-ce que je
peux te dire le jour de ton anniversaire et de ta fête ? Toujours la même
chose, que je te confie à la Bonté Divine et que je prie tous les jours pour
que ton âme et ton corps soient bénis, car sans cela, tout n’est rien »9.
Chopin a la chance de grandir entouré de ses sœurs. La plus jeune
d’entre elles, Emilia, sa compagne de jeu et de créations artistiques, dis-
paraît très jeune. Des deux autres sœurs, Izabela est d’un an sa cadette
et Ludwika de trois ans son aînée. Frédéric est particulièrement proche
de Ludwika. Ils s’entendent à merveille. Tout indique que c’est elle qui
l’a introduit la première dans le monde de la musique ; plus tard, elle
deviendra sa confidente. Les deux sœurs fonderont leur propre famille,
mais elle resteront éblouies par le talent exceptionnel de leur frère, dont
la vie deviendra pratiquement l’essence de leur vie. « Pas une journée ne
passe sans que nous pensions à toi et que nous parlions de toi, tu es notre
unique consolation », écrit Izabela à son frère10.
Toutes les lettres de Chopin expriment ce sentiment : les liens qu’il
entretient avec sa famille sont devenus pour lui l’ancre de sa vie. L’amour
qu’il reçoit est indéfiniment réciproque. L’attente d’une lettre de la maison
fait partie de ses rituels quotidiens à Paris ou à Nohant. La nostalgie de
la maison et du pays s’est glissée dans les manuscrits de ses compositions.
« J’ai toujours un pied chez vous, et l’autre pied dans une pièce à côté,
où la maîtresse de maison travaille », écrit-il l’été 184511, alors qu’il est
invité au manoir à Nohant, dont les fenêtres donnent sur l’Indre qui lui
rappelle sa rivière Utrata. L’automne l’année suivante, il exprimera l’état
de son âme d’une façon encore plus nostalgique : « J’aimerais remplir ma
Emilia Chopin (1812–1827), sœur cadette de
Frédéric, très talentueuse, décédée très jeune
de la tuberculose
Foyer familial
12
lettre de bonnes nouvelles, mais je ne sais rien à part que je vous aime, je
vous aime. Je joue un peu, j’écris un peu »12.
Norwid – absorbé par la musique de Chopin qu’il considère comme
une perfection, résume sa compréhension de l’art en une seule phrase :
« Que sais-tu de la beauté ? Que sa forme est amour »13.
1Franz Liszt, Chopin (Paris 1852), Cracovie, 1960, p. 123.
2Jaroslaw Iwaszkiewicz, Chopin, Cracovie, 1955, p. 16.
3Andrzej Sikorski, Piotr Myslakowski, Rodzina matki Chopina. Mity i rzeczywistosc,
Varsovie, 2000.
4Pamietniki Fryderyka hrabiego Skarbka, réd. P. Myslakowski, Varsovie, 2009.
5Gabriel Ladaique, les ancêtres paternels de Frédéric François Chopin, Lille–Paris, 1987.
6Cf. A. Sikorski, P. Myslakowski, Rodzina matki Chopina, op. cit., p. 16–17.
7De la collection de la Bibliothèque Nationale à Paris. Copie de la lettre dans: Krystyna
Kobylanska, Chopin w kraju, Cracovie, 1956, p. 2–3.
8Une carte de voeux de Chopin du 6 décembre 1818.
9Justyna Chopin à son fils, février 1848.
10Izabela Barcinska à son frère, le 16 octobre 1842.
11Chopin à sa famille, Nohant, 18–20 juillet 1845.
12Chopin à sa famille, Nohant, le 11 octobre 1846.
13Cyprian K. Norwid, Promethidion, 1851.
Manoir de la famille Skarbek à Zelazowa
Wola, xylogravure d’Ignacy Chelmicki,
inspirée d’un dessin d'un auteur inconnu.
Après leur mariage en 1806, les Chopin em-
ménagent dans la dépendance gauche du manoir, où viendra au monde leur fils, Frédéric
13
Foyer familial
14
Anna Skarbek (1793–1873), sœur de
Fryderyk Skarbek, marraine de Frédéric
Chopin. En 1820, elle épouse Stefan
Wiesiolowski en l’église de Brochow. Selon
certains récits, elle entretiendra des relations
cordiales avec les Chopin.
Acte de baptême de Frédéric François
Chopin, du 23 avril 1810, en l’église St Roch
à Brochow, établi par le vicaire, Jozef
Morawski. Lors du baptême, Franciszek
Fryderyk Skarbek, économiste, écrivain,
de la cérémonie.
de Frédéric Chopin.
Grembecki représente le parrain, absent lors
professeur à l’Université de Varsovie, parrain
15
Eglise fortifiée à Brochow, vue
contemporaine
Gravure de l’église à Brochow
Foyer familial
16
Chaussée près de Brochow
Paysage de Mazovie
17
Meule de foin près de Zelozowa Wola
Zelazowa Wola, parc du manoir
Foyer familial
18
Manoir de Zelazowa Wola, où Frédéric
Chopin passe les premiers mois de sa vie.
Aujourd’hui, c’est un musée consacré au
compositeur, reconstruit grâce aux dons de
ses compatriotes et ouvert au public avant la
Seconde Guerre Mondiale
Intérieur du manoir, aménagé après la guerre,
qui n’est pas une reconstitution fidèle de la
maison de Chopin, mais reflète l'ambiance
et le style de cette époque
19
Napoleon Orda, Zelazowa Wola, gravure dans
Album des vues historiques de la Pologne. A la
fin de l’année 1810, la famille Chopin quitte
le manoir et emménage à Varsovie
Chant préféré de la mère de Chopin. Chopin
l’a introduit dans la Fantaisie en la majeur sur
des airs polonais pour piano et orchestre
Foyer familial
20
Carte de voeux, faite par le petit Frédéric
à son père, le jour de sa fête,
le 6 décembre 1816
Vœux, écrits par Frédéric à sa mère, à l’occasion de sa fête, le 16 juin 1817
Palais Saski, où se trouvent le Lycée de
Varsovie et l’appartement des Chopin
21
Lettre de sa mère à Frédéric, février 1848
Tombeau du Soldat Inconnu, cette arcade
est l’unique trace du Palais Saski, détruit
pendant la guerre
Racines
2
La Pologne lui a donné son esprit chevaleresque et sa souffrance historique,
la France – sa légèreté, son élégance et son charme, l’Allemagne – sa
profondeur romantique
Heinrich Heine, Xème Lettre de Paris, 1838
Racines
26
Heine a essayé plus d’une fois de décrire le phénomène Chopin. Ses
remarques ne sont que superlatifs. Sa sensibilité presque excessive lui
permet de capter dans cette musique ce que les autres sont incapables
de saisir. Il est le premier à remarquer et à souligner que Chopin ne doit
pas être considéré au même rang que des pianistes compositeurs comme
Thalberg, Liszt, Moscheles ou Kalkbrenner. « Non seulement est-il
un virtuose – écrit-il dans sa dixième lettre de Paris – mais également
un poète, et sa musique reflète la poésie qui habite son âme. Chopin est
un poète des sons (Tondichter) et rien n’est comparable au plaisir qu’il
nous offre lorsqu’il s’assoit au piano et improvise »1.
Vient ensuite cette tournure où Heine semble contredire l’intuition
qui lui avait dicté le passage sur la triple provenance de la musique de
Chopin. Il écrit : « Dans ces moments-là, il n’est ni Polonais, ni Français,
ni Allemand, il dévoile une origine d’un niveau supérieur, on a alors
l’impression qu’il vient du pays de Mozart, Raphaël, Goethe, et que sa
vraie patrie est le royaume enchanté de la poésie »2.
Au fond, il n’y a pas de contradiction entre les deux jugements ; ils
s’accordent, en se complétant. Le premier parle d’une triple genèse,
et le second d’une résonance commune et universelle, qui sonne à une
orbite plus élevée. Et même si l’on peut ne pas être d’accord avec les dé-
tails de cette conception et souligner son aspect incomplet, le constat de
la multiple provenance reste indéniable.
Robert Schumann a perçu les multiples aspects de la musique de Chopin
d’une façon similaire et différente à la fois. Il a vu son origine dans l’esprit
des oeuvres de certains compositeurs qui ont inspiré Chopin : Beethoven,
Schubert et John Field. Selon lui, Beethoven a introduit l’audace dans
l’âme de Chopin, Schubert a éveillé en lui la tendresse du coeur et John
Field a donné l’habileté à ses doigts3.
Tout s’accorde ici avec une trop grande aisance pour que l’intuition de
Schumann soit parfaitement juste. Chopin n’avait besoin de chercher ni
l’audace ni la tendresse du cœur loin de son pays, de son histoire et de
sa tradition. Quant à l’habilité de ses doigts, il est né avec ce don. Aussi
incroyable que cela puisse paraître, Chopin n’a pas eu de maître. Son
unique professeur de métier était davantage violoniste que pianiste.
Wojciech Zywny, premier professeur de
Chopin
27
Le personnage coloré de Wojciech Zywny apparaît dans la biographie
de Chopin au moment où, enfant, il affiche son grand talent et une sen-
sibilité exceptionnelle à la musique. Selon des renseignements somme
toute peu fiables, on peut supposer que Zywny a emménagé à Varsovie en
1811 et que cinq ans plus tard il s’est lié d’amitié avec la famille Chopin,
quasiment au point d’en devenir un membre à part entière. Il enseigne
le piano non seulement à Chopin, mais aussi à ses sœurs et aux garçons
de la pension créée par Nicolas Chopin. Il est omniprésent dans les lettres
et toujours décrit avec une pointe d’humour. Ce Tchèque d’origine, qui
Début du I Prélude en ut majeur BWV 870 de
Jean-Sébastien Bach de Das wohltemperierte
Klavier
prise constamment du tabac, fait rire avec son drôle d’accent et sa perruque jaune datant du temps de Bach.
De la même génération que Mozart, il amène en Pologne une tra-
dition encore plus ancienne – datant de Bach précisément. Grâce à lui,
la musique de Bach, et notamment Wohltemperierte Klavier, devient
une véritable bible pour Chopin et le fondement de sa pensée musicale.
Sans les préludes et les fugues de Bach, il n’y aurait pas eu les préludes
et les études de Chopin. Chopin emmène à Majorque un exemplaire de
Wohltemperierte. Il joue « Bach et uniquement Bach » pour préparer ses
propres concerts et il donnera le même conseil à ses élèves. Une de ses
élèves, Frédérique Müller, se rappelle qu’un jour Chopin lui a joué de
mémoire quatorze préludes et fugues4. Beaucoup d’indices prouvent que
ce véritable culte que Chopin voue à Bach est dû à « ce bon vieux Zywny
Lacrimosa dies illa du Requiem en ré mineur
KV 626 de Wolfgang Amadeus Mozart
(extrait)
avec sa vieille perruque »5.
Zywny enseigne à Chopin pendant six ans, jusqu’à ses douze ans, ensuite
la relève est assurée par Jozef Elsner. Chopin remerciera son professeur en
lui dédiant la Polonaise en la bémol majeur (WN 3). Des années plus tard,
un critique viennois, ébloui par le niveau d’éducation du jeune virtuose
de Varsovie, recevra cette réponse courtoise de Chopin : « avec messieurs
Zywny et Elsner, même le plus grand âne aurait appris »6.
Parmi les dieux de l’Olympe musical, Chopin place Mozart juste
après Bach, et Beethoven après Mozart. L’auteur des Variations sur
la Ci Darem la Mano op. 2 considère Don Juan, qu’il a vu et entendu
déjà à Varsovie, ainsi que Requiem comme des chefs-d’œuvre absolus.
Dès que la possibilité lui en est donnée, il écoute à nouveau ces oeuvres.
Ludwig van Beethoven, Sonate en fa mineur
op. 57, nommée « Appassionata » (extrait)
Racines
28
Selon Karol Mikuli, son maître « jouait surtout du Bach, mais il est difficile de dire lequel des deux il préférait – Bach ou Mozart. Il joue d’une
façon grandiose les oeuvres des deux compositeurs »7. Chopin partage son
culte pour Mozart avec Pauline Viardot et surtout avec Eugène Delacroix.
Le peintre note dans son journal les conversations qu’il entretient avec
Chopin à ce sujet. Un jour il écrit : « Jamais Mozart ne commet d’erreur ! ». Selon Liszt, aussi surprenant que cela puisse paraître, Chopin
considère que c’est Mozart qui, à travers ses dernières œuvres, a ouvert une
nouvelle période romantique. Jean-Jacques Eigeldinger voit en Chopin
un « héritier de Mozart »8.
L’enracinement dans la musique de Beethoven n’avait pas la même
profondeur. Autant il admire l’auteur d’Appassionata, autant il en est
distant ; et s’il écoute la IXème Symphonie à plusieurs reprises, à Paris,
à Aix-la-Chapelle et à Londres, dans ses discussions avec Delacroix, il
reste relativement critique. Il n’apprécie pas au même degré toute l’œuvre
de Beethoven. Il joue volontiers certaines sonates mais, selon les experts,
d’une façon qui n’est pas beethovénienne. Il les joue à sa façon9. Toutefois,
avec du recul, on peut considérer que sans l’influence de Beethoven,
Chopin n’aurait écrit ni ses sonates, ni ses ballades, ni ses scherzos.
Bach, Mozart, Beethoven, chacun à sa manière et à une échelle dif-
férente, influence la création du style de Chopin, lui qui reste si unique
malgré ces diverses sources d’inspiration qui ne se limitent pas à ces
trois illustres prédécesseurs. Avant que « l’enfant destiné à remplacer
Mozart » commence à jouer les œuvres de grands compositeurs, il
s’était déjà beaucoup exercé sur la musique d’un autre milieu : le chant
populaire polonais. Par la variété de ses thèmes, par son ambiance et son
caractère, le chant populaire polonais inondait de sa richesse le manoir
de Zelazowa Wola, puis le Palace Saski. De ce répertoire ancré dans son
cœur et dans son imagination et composé de berceuses, de romances,
de chants de Noël et de chants patriotiques, Chopin puisera à chaque
fois qu’il sentira le poids de la nostalgie. Il confie dans une lettre à sa
famille : « J’ai passé la soirée chez moi, à jouer et à fredonner des chants
du bord de la Vistule »10. Dès son plus jeune âge, son œuvre est influen-
cée par le chant populaire : dans les réminiscences, allusions, citations.
Jozef Elsner (1760–1854), compositeur,
pédagogue, directeur du Conservatoire et de
l’Ecole Supérieure de Musique. Chopin suit
des cours chez lui dès l’âge de 13 ans
29
Aleksander Kokular, Portrait de Maria
Szymanowska, vers 1825 ; Maria
Szymanowska (de domo Wolowska), née en
1789, pianiste et compositeur ; se produit
partout en Europe ; à la fin de sa carrière,
elle sera pianiste à la cour de la tsarine à
Saint-Pétersbourg
Michal Kleofas Oginski (1765–1833),
Page de titre de Vingt exercices et préludes de
Maria Szymanowska
compositeur aristocrate, engagé dans le
mouvement d’indépendance, combattant
du soulèvement de Kosciuszko, auteur des
fameuses polonaises
Racines
On retrouve Juz miesiac zeszedl (La lune s’est levée) dans Fantaisie sur
30
des airs polonais, l’air du chant de Noël Lulaj-ze Jezuniu (Dors, petit
Jésus) dans le Trio du scherzo viennois en si mineur ou le motif du chant
Tam na bloniu blyszczy kwiecie (Une fleur brille sur le pré) servant de
base à la mazurka en mi mineur composée à Majorque.
La musique de Chopin s’est également inspirée de la musique contem-
poraine polonaise et des chants historiques.
Même si cette influence n’a jamais été étudiée de façon méthodique, on
peut facilement imaginer et recréer ce répertoire dans lequel Chopin a baigné pendant son enfance et son adolescence. Celui-ci est principalement
composé de chants, de chansons et de danses : les polonaises de Michal
Kleofas Oginski, les mazurkas de Jan Stefani et Maria Szymanowska,
les dumkas et les polonaises de Karol Kurpinski, les chants pastoraux et les
danses polonaises de Jozef Elsner… Ce ne sont pas des chefs d’œuvre
au sens artistique, mais des compositions plus proches de la musique
populaire. Toutefois, une particularité commune en ressort, que l’on peut
nommer l’idiome polonais. Selon les biographes, la mère de Chopin
chantait et jouait certains de ces chants pour accompagner les danses.
Le deuxième des répertoires mentionnés a marqué Chopin d’une façon
différente. Les Chants historiques de Niemcewicz, mis en musique dans
un élan patriotique par treize compositeurs de l’époque, sont devenus
un véritable symbole pour l’unité nationale. Publiés pour la première
fois en 1816, ils deviennent rapidement un véritable recueil où l’histoire
du pays est contée par la parole, la musique et l’image. Tout le monde
les récitait et les chantait, y compris dans la pension de Nicolas Chopin.
« A la tombée de la nuit, ayant quelques instants libres – se souvient
un des pensionnaires11 – nous nous remémorions les grands moments
de l’histoire polonaise, comme la mort du roi Ladislas III ou de l’hetman
Zolkiewski, les grandes batailles menées par nos héros, etc. Tout cela,
le jeune Chopin le jouait au piano… Plus d’une fois nous avons versé
des larmes en écoutant cette musique. Quant à Zywny, il s’émerveillait
devant tant de virtuosité ».
Le destin fera rencontrer quelques années plus tard Chopin
et Niemcewicz, devant lequel il improvisera sur le thème des Chants
Konstancja Dmuszewska dans le rôle principal de l’opéra Jadwiga, de Karol Kurpinski
31
historiques à Paris. Ces improvisations sur les thèmes patriotiques ont
laissé une empreinte dans les compositions les plus prestigieuses de
Chopin. Sans ces improvisations, la Fantaisie en fa mineur aurait-elle vu
le jour ? Quant à l’idée de composer la Polonaise-Fantaisie en la bémol
majeur, peut-être a-t-elle germé lors de ces improvisations ?
1Heinrich Heine und die Musik, réd. Gerhard Müller, Leipzig, 1987, p. 106.
2Heinrich Heine und die Musik, op. cit., p. 107.
3Robert Schumann, Schriften über Musik und Musiker, réd. Josef Häusler, Stuttgart, 1982, p. 91;
discours de 1836.
4Discours de Friederike Müller-Streicher, comp. : Jean-Jacques Eigeldinger, Chopin w oczach
swoich uczniow, trad. Zbigniew Skowron, Cracovie, 2000, p. 178–179.
5Voir lettres de Chopin à Jan Bialoblocki du 27 juillet 1825 et à Tytus Woyciechowski
du 9 septembre 1828.
6Chopin à sa famille, Vienne, le 19 août 1829.
7Karol Mikuli, Préface dans : F. Chopin’s Pianoforte-Werke, Leipzig, 1879, F. Kistner.
8J.J. Eigeldinger, Chopin w oczach swoich uczniow, op. cit., p. 34.
9Wilhelm von Lenz, Die grossen Pianoforte-Virtuosen unserer Zeit aus persönlicher Bekanntschaft.
A. Molinari, Karol Kurpinski, 1825 ;
10Chopin à sa famille, Paris, le 15 avril 1847.
pédagogue, chef d’orchestre puis directeur de
Liszt, Chopin, Tausig, Henselt, Berlin, 1872.
11Eustachy Marylski, Z pamietnikow, [dans:] Ferdynand Hoesick, Slowacki i Chopin,
Varsovie 1932, p. 90.
Kurpinski (1785–1857), compositeur et
l’Opéra National de Varsovie, il conduit l’or-
chestre pendant l’avant-première du Concerto
pour piano en fa mineur de Chopin
Litwinka de Karol Kurpinski, a inspiré la
Fantaisie en fa mineur op. 49 de Chopin
Racines
32
Garçons de la pension des Chopin écoutant le petit Frédéric jouer ; peinture de
A.C. Gow, A Musical Story by Chopin
Julian Ursyn Niemcewicz (1758–1841),
poète et officier adjoint d’Adam Kazimierz
Czartoryski, membre engagé du Mouvement
Patriotique, président de l’Association des
Amis des Sciences, ses Chants historiques sont
devenus le manuel d’histoire dans la Pologne
sous l’occupation ; Chopin improvise sur leur
thème dès son plus jeune âge
33
Page de titre des Chants historiques de
Niemcewicz, publiés en 1816 avec « la
musique et les gravures », et page avec les
partitions pour le chant Jan Kazimierz. La
musique pour Les chants a été composée par
treize compositeurs polonais de l’époque, y
compris Franciszek Lessel, Karol Kurpinski
et Maria Szymanowska
Illustration de Réflexion sur Stefan Potocki
des Chants
La campagne
3
Si tu vois Szafarnia, Plonne, Gulbiny, Radomin, Ornowek, pense à moi…
Chopin à Jan Bialoblocki, le 20 juin 1826
Tes champs ont laissé en moi comme une nostalgie
Chopin à Tytus Woyciechowski, le 21 août 1830
La campagne
38
« Je ne suis pas fait pour la campagne », se plaint Chopin dans une lettre
à sa famille écrite à Nohant durant l’été 18451. Quelques jours auparavant, du même endroit, il envoie à un de ses amis parisiens ces mots
pleins d’émerveillement : « la campagne est si belle que je vous plaindrais
fortement d’être enfermé en ville, si ce n’était à Paris »2.
Il était partagé. D’un côté, il appartenait aux citadins. Mais d’un
autre côté, peut-être en tant que citadin précisément, il était séduit par
les charmes sentimentaux et l’aura romantique de la campagne : « La
campagne est belle, des rossignols, des alouettes »3 – par ces paroles, il
invite Wojciech Grzymala à le rejoindre dans la résidence de campagne
de George Sand. Cependant, les jours de mauvais temps, de pluie, d’orage
et de vent, sa nature délicate disait : non. Il avait alors, comme le disait
George Sand, tous ses pauvres nerfs à l’envers4.
Sa première vraie rencontre avec la campagne a éveillé chez Chopin
adolescent un enthousiasme illimité, une fascination et un émerveille-
ment pour cette vie différente et l’exotisme du folklore. C’était en 1824
à Szafarnia, un petit village perdu parmi les champs et les forêts sur la terre
de Dobrzyn, à l’endroit où se rencontrent la Mazovie, la Poméranie et la
Cujavie. C’était le temps des premières vraies vacances passées dans
la famille d’un de ses amis, élève de la pension de son père.
La lecture de la série de lettres envoyées de Szafarnia à sa famille,
sous forme d’une parodie humoristique de la gazette locale « Kurier
Szafarski », permet de suivre toutes les étapes de cet émerveillement
qu’éprouve un jeune garçon de la ville pour les charmes de la campagne.
Ici, tout est nouveau : l’air de la campagne et le pain traditionnel, la faune
domestique et l’équitation, et surtout les chants, les danses et les coutumes,
étrangement attirants par leur exotisme et leur rusticité.
Au début prévaut le regard de l’observateur. Selon le « Kurier Szafarski »
du 24 août : « Une fête des battages a eu lieu à Obrowo. Assemblé devant
le manoir, tout le village faisait la fête, surtout après avoir bu de la vodka
et les filles chantaient une chanson connue avec leur voix un peu sémi-
tonique et un peu fausse : Devant le manoir, les canards dans la mare, /
Et notre maîtresse toute en or… ».
Exposition au Musée de la Campagne de
Mazovie, à Sierpc
39
A Nieszawa, il entend « une Catalani de campagne chanter à tue-
tête assise sur la clôture ». Cela lui donne l’idée de collectionner des chants
folkloriques. Chopin donne trois sous à la fille pour qu’elle récite sa « petite
mazurka » dont il notera les paroles.
« Regarde, derrière les collines, / le loup danser,
Pourtant il n’a pas de femme / tellement il se soucie ».
A la fin, ce citadin de passage semble entièrement absorbé par la magie
de la fête paysanne, il veut percevoir et goûter chacun de ses sons pour
s’en souvenir à jamais. Il joue, il danse et il chante avec les autres jusqu’à
la nuit, jusqu’à l’épuisement. Ensuite, il raconte tout dans les moindres
détails dans une lettre envoyée de Szafarnia. Ce rapport de l’événement
vaut la peine d’être cité, au moins en extraits : « Nous étions au dîner en
train de finir le dernier plat, quand au loin nous entendîmes une chorale
de faux accords, composée tantôt de bonnes femmes à la voix nasillarde
et tantôt de jeunes filles piaillant un demi-ton plus haut de toutes leurs
forces, accompagnées d’un violon à trois cordes, qui répétait chaque strophe
avec sa voix d’alto ». Les chants improvisés n’épargnaient personne, même
le jeune garçon de la capitale a eu droit à quelques couplets :
« Devant le manoir il y a un arbuste /
Notre varsovien est un chien robuste.
Dans l’étable il y a du vide /
Notre varsovien est très rapide ».
Enfin, « commencent les sauts, les valses et l’obertas ; pour encourager
les valets de ferme intimidés, j’invite à une valse mademoiselle Tekla
[Borzewska] puis madame Dziewanowska. Ensuite, tout le monde
s’amuse tellement qu’ils dansent jusqu’à l’épuisement… ». Toujours d’une
humeur joyeuse, Frédéric écrit plus tard : « je saisis un archet poussiéreux
et me mis à jouer si fort que tout le monde vînt regarder… ». Et, l’œil
sensible, il n’oublie pas de souligner : « La nuit était belle, la lune et les
étoiles brillaient… »5.
Szafarnia n’est pas le seul endroit de la campagne polonaise que Chopin
apprécie. Szafarnia est entourée d’une constellation de villages, de hameaux
et de bourgs, nommée ensuite, non sans raison, « Terroir de Chopin »6.
Intérieur d’une chaumière dans le musée en
plein air à Sierpc

Podobne dokumenty

Sur les traces de Chopin en Pologne Carte touristique

Sur les traces de Chopin en Pologne Carte touristique ciantes passées dans le domaine chopin.festival.pl de Konstanty Pruszak étaient une période créative pour Chopin, Voyage en Poméranie – juillet 1827 il transforma son Rondeau à la Kowalewo (D6) Cho...

Bardziej szczegółowo