Bulletin d`information de l`Université de Lausanne
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Bulletin d'information de l'Université de Lausanne Editorial En marge de la cinquième assemblée de la Conférence des recteurs européens, à Bologne L'autonomie des Universités: l'enjeu d'une ouverture J p O N D É E en 1950 sur l'initiative des v i c e - c h a n c e l i e r s et r e c t e u r s de G r a n d e - B r e t a g n e et des P a y s - B a s , auxquels vinrent se joindre l e u r s collègues de Belgique, de F r a n c e , d'Allemagne, d'Italie et de S u i s s e , la Conférence des r e c teurs européens ( C R E ) réunit à ce jour l e s r e p r é s e n t a n t s de plus de 300 u n i v e r s i t é s , dont c e l l e s de Yougoslavie et une dizaine d'autres situées dans l e s pays de l ' E s t . La C R E est un organe d'information et de réflexion, sans pouvoirs de décision. Elle ne fait pas de recommandations. Son r ô l e est de donner aux r e s p o n s a b l e s des u n i v e r s i t é s européennes la possibilité de se r e n c o n t r e r , d'échanger des informations, de confronter l e u r s problèmes et d'en r e c h e r c h e r l e s solutions en toute indépendance, notamment v i s - à vis des E t a t s , des institutions gouvernementales et i n t e r gouvernementales . Cette l i b e r t é traduit au plan européen l'autonomie dont jouissent la plupart des universités du continent. Elle con f è r e aux r é f l e x i o n s , aux discussions ainsi qu'aux méthodes de travail de la Conférence un style unique en son g e n r e , lequel a été pour beaucoup dans l e s s u c c è s remportés par la C R E au cours des cinq d e r n i è r e s a n n é e s . Tel est du moins l ' a v i s général non seulement des participants et des o b s e r vateurs aux séminaires organisés par la Conférence deux fois par année, mais aussi des r e c t e u r s et v i c e - c h a n c e l i e r s qui prirent part aux travaux de la cinquième assemblée générale au mois de septembre d e r n i e r , à Bologne. Or il s e trouve aujourd'hui que l e s r é u s s i t e s obtenues par la C R E sont à l'origine d'une action d'envergure, de nature à remettre en question précisément cette l i b e r t é de r é f l e xion et de discussion qui est à l'origine de c e s s u c c è s . SUR LA COUVERTURE : Bologne, le "Palazzo del Podestà" (Photo ENIT - Rome) Manifestement impressionnés par l'influence c r o i s s a n t e de la C R E dans la vie des universités européennes, plusieurs pays ont pris l'initiative de f a i r e voter une importante r é s o lution ( № 11/ 1 5 ) à la deuxième Conférence des ministres de l'éducation des pays membres de l ' U N E S C O , qui s ' e s t tenue à B u c a r e s t en 1 9 7 3 . Cette résolution recommande notamment aux u n i v e r s i t é s européennes, aux gouvernements européens et au D i r e c t e u r général de l ' U N E S C O d'encourager la création d'une "Association des universités europé e n n e s " , en utilisant à cette fin " l e s s t r u c t u r e s e x i s t a n t e s " . C'est le lieu de r a p p e l e r que, sous l'impulsion du v i c e - 1 c h a n c e l i e r Albert E . S l o m a n , président de la C R E pendant la période allant de 1969 à 1974-, la Conférence avait pratiqué une politique d'ouverture auprès des pays de l ' E s t et qu'après avoir connu un s u c c è s indéniable — l ' a d mission d'une vingtaine d'universités de c e s pays - cette politique s ' é t a i t heurtée à une r é s i s t a n c e difficilement e x plicable . Il n ' e s t donc pas surprenant que la recommandation № 11/15 de la Conférence de B u c a r e s t ait contraint la C R E à r e c o n s i d é r e r sa politique d'ouverture à l ' E s t . C ' e s t ainsi que l ' a s s e m b l é e générale de Bologne a demandé à son Co mité exécutif d'étudier une révision des statuts a v e c , pour o b j e c t i f , d'encourager davantage encore l'adhésion à la C R E des u n i v e r s i t é s des pays de l ' E s t . Toutefois, l ' a s semblée générale a souligné de façon nette que cette r é v i sion ne devait pas toucher à l ' e s s e n t i e l : la Conférence doit r e s t e r un organisme indépendant, aussi bien v i s - à - v i s des Etats que des institutions gouvernementales ou i n t e r gouvernementales, et ne doivent y s i é g e r que l e s r e s p o n s a bles (executive h e a d s ) des u n i v e r s i t é s , à l'exclusion d'ad ministrateurs ou de personnalités politiques. Solidement fondée, cette position a, par l a s u i t e , été c e l l e d'une l a r g e majorité parmi l e s délégués des u n i v e r s i t é s européennes de l ' E s t et de l ' O u e s t , réunis à Bologne à l ' i s s u e de l ' a s s e m b l é e générale de la C R E . Là cependant, cette position s ' e s t heurtée à la revendication venue de c e r t a i n s pays de l ' E s t , et selon laquelle la nouvelle a s s o ciation devrait a c c u e i l l i r l e s u n i v e r s i t é s de c e s pays en qualité de "membres fondateurs" à parfaite égalité avec l e s universités dont l e s r e s p o n s a b l e s siègent depuis vingt ans déjà à la C R E . Aux j u r i s t e s de f a i r e preuve d'imagina tion pour l e v e r une difficulté p e u t - ê t r e plus formelle que réelle. A la r é f l e x i o n , l'on peut toutefois se demander si la partie décisive ne va pas se j o u e r en marge du débat s u r l e s s t a tuts - si important qu'il puisse p a r a î t r e . Ce n ' e s t en effet un s e c r e t pour personne que dans la grande majorité des u n i v e r s i t é s appartenant aux pays de l ' E s t , le r e c t e u r - ou son équivalent - est souvent un homme politique, rompu à des techniques d'information, de discussion et de n é g o c i a tion qui n'ont guère cours dans l e s u n i v e r s i t é s de l ' O u e s t . Ainsi, quelle que soit la teneur finale des statuts d'une future Conférence groupant tous l e s r e s p o n s a b l e s des Uni v e r s i t é s européennes - C R E é l a r g i e ou nouvelle a s s o c i a tion - la p r é s e n c e d'une centaine de r e c t e u r s " p o l i t i q u e s " pourrait changer profondément le style et l e s méthodes qui furent et qui sont c e l l e s de la C R E . Au point que l'on devrait sérieusement s ' i n t e r r o g e r pour s a v o i r s i , en défini t i v e , le jeu de l'ouverture vaut bien la chandelle de l ' a u t o nomie .' Dominique R i v i e r Photopress Cérémonie d'ouverture de la Conférence des r e c t e u r s européens, le 2 septembre 1974, dans la s a l l e des fêtes du P a l a z z o Re Enzo, à Bologne. On reconnaît au premier rang, de gauche à droite : Le Prof. Ihsan Dogramaci, recteur de l'Université d'Ankara Le Prof. Ludwig Raiser, Tiïbingen, nouveau président de la CRE Le Prof. Jean Roche, Paris, Délégation générale aux relations universitaires internationales Le Prof. Dominique Rivier, recteur de l'Université de Lausanne Le D Guido Padalino, commissaire du Gouvernement et préfet de Bologne M. Guido Fanti, président de la Junte régionale L'Hon. Giancarlo Tesini, représentant du président de la Chambre S. Em. le Cardinal Antonio Poma, archevêque de Bologne S. Exc. M. Giovanni Leone, président de la République L'Hon. Dino Limoni, représentant du président du Sénat L'Hon. Enzo Capalozza, représentant de la Cour constitutionnelle Le Prof. Edoardo Volterra, juge à la Cour constitutionnelle L'Hon. Silvano Armaroli, président du Conseil régional Au deuxième rang (apparaissant entre MM. Fanti et Tesini) : le Prof. François Luchaire, président de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, et juste derrière lui (au troisième rang, le bas du visage caché), le Prof. Andreas Miller, Saint-Gall, secrétaire général de la Conférence des recteurs des Hautes Ecoles de la Suisse r 2 3 L'assemblée de la Conférence des recteurs européens, à Bologne Le financement de base une fois assuré, ce sont les structures de l'appareil universitaire qu'il convient de passer à la loupe. Un groupe de travail formé en majorité de juristes s'y consacra sous la présidence du Prof. Sven Johansson, recteur de l'Université de Lund en Suède : "le gouvernement des universités" avec le concours du Prof. Siegfried Korninger, recteur de l'Université de Vienne. Si l'Etat finance l'université, celle-ci doit néanmoins garder son indépendance. Cette question fondamentale, qui avait déjà fait l'objet d'études lors de la conférence de Genève en 19Ô9> fut introduite par Sir Kenneth Berrill qui, jusqu'à récemment, présidait le University Grants Committee britannique avant que ne lui soient confiées d'importantes responsabilités gouvernementales. Les questions organisationnelles furent traitées par les Prof. Werner ICnopp, président de la Westdeutsche Rektorenkonferenz et recteur de l'Université de Muenster (la planification des universités et sa mise en oeuvre) et Aloïs Gerlo, recteur de la Vrije Universiteit de Bruxelles (les structures internes des universités). ^ O U S les cinq ans a lieu l'assemblée générale de la Conférence des Recteurs Européens (Cambridge 1955, Dijon 1959, Goettingen 1964, Genève 1969). La conférence qui vient de s'achever à Bologne dépassait en ampleur les précédentes : quelque 250 universités de toutes les parties de l'Europe y étaient représentées. Le sujet à l'étude : "Les universités européennes 1975 / 1 9 8 5 " ) invitait à se poser les deux questions prospectives suivantes : "Que devrait être l'enseignement supérieur au cours de la prochaine décennie?" et "Quels sont les moyens nécessaires pour réaliser ces objectifs ?" . Le problème - clef est bien sûr le financement des universités, et la conférence y consacra l'un de ses cinq groupes de travail, présidé par Sir Arthur Vick, vice-chancelier de la Queen's University de Belfast. Les rapports avaient été préparés par le Prof. Jean-Louis Quermonne, président de l'Université des sciences sociales de Grenoble (les subsides périodiques des universités, dits "crédits de fonctionnement"), le Prof. Dominique Rivier, recteur de l'Université de Lausanne (le financement des investissements universitaires), M. Olav Trovik, directeur de l'Université d'Oslo (le financement de l'étudiant) et le Prof. Nikolaus Fiebiger, vice-président de la Westdeutsche Rektorenkonferenz et ancien recteur de l'Université d'Erlangen - Nuremberg (les plans financiers, le budget et leur contrôle). Le débat sur la représentation des différents groupes constituant l'université fut introduit par le Prof. Michel Alliot, président de l'Université Paris VII. Ce fut l'occasion de faire le bilan sur les multiples expériences de participation tentées au cours de ces dernières années, de façon très diverse, dans les différents pays européens. Tous les milieux universitaires s'accordent à reconnaître l'insuffisance des moyens financiers mis à disposition. Il convient donc de trouver de nouvelles sources et de rationaliser au maximum l'utilisation des ressources. L'Etat, principal bailleur de fonds, doit être convaincu de l'importance des investissements dans le secteur de la formation et de la recherche, qui produiront la vraie richesse d'un pays dans dix ans, dans vingt ans, spécialement dans la période de crise où nous nous trouvons actuellement. formation universitaire, préparé par le Prof. André Jaumotte, recteur de l'Université libre de Bruxelles, les méthodes d'enseignement et d'évaluation des résultats, présenté par le Prof. Dragoljub Dimkovic, ancien recteur de l'Université de Novi Sad, le processus de formation (Prof. Paulo Prodi, recteur de la Libéra Università di Trento) et les nouvelles orientations de la formation universitaire (Lord Boyle of Handsworth, vice-chancelier de l'Université de Leeds). Les organes de la CRE ont été renouvelés et le Prof. Ludwig Raiser, de Tuebingen, a été élu président. Successivement recteur de deux parmi les plus prestigieuses universités d'Europe, celles de Goettingen et Tuebingen, le Prof. L. Raiser a présidé les trois principaux organes universitaires allemands : le Wissenschaftsrat, la Deutsche Forschungsgemeinschaft et la Westdeutsche Rektorenkonferenz. Il fut, jusqu'à récemment, président du synode de l'Eglise protestante allemande. C'est le quatrième président de la CRE, le Français Marcel Bouchard, le Suisse Jaques Courvoisier et le Britannique Albert Sloman l'ayant précédé. Le groupe "recherche" était dirigé par le Recteur Faillard, de Sarrebruck. On y traita successivement du rôle de la recherche dans l'université (rapport présenté par les chercheurs italiens Alessandro Faedo et Claudio Villi), des conditions matérielles et financières de la recherche universitaire (Prof. Michel Soutif, président de l'Université scientifique et médicale de Grenoble), de la collaboration en matière de recherche au niveau national et international (D A. Merrison, vice-chancelier de l'Université de Bristol) et de la recherche financée ou contractuelle (Prof. Mogens Fog, ancien recteur de l'Université de Copenhague). Le rapport de synthèse a été rédigé par le Prof. Gerrit Vossers, recteur de l'Université technique d'Eindhoven. Le Prof. François Luchaire, président de l'Université Paris I Panthéon -Sorbonne, a été élu vice-président. Au lendemain de l'assemblée, le 17 septembre 1974, les membres de la CRE se sont réunis, sur invitation du Recteur Tito Carnacini, de l'Université de Bologne, avec une douzaine de représentants d'universités non-membres, afin d'étudier l'opportunité de créer une nouvelle association des universités européennes. Si l'unanimité se fait sur le principe de pouvoir disposer d'un tel organisme, les avis divergent sur le chemin à suivre pour réaliser ce projet. La majorité des universités, et parmi elles celles des Etats membres de la Communauté européenne, voudraient que la CRE poursuive ses travaux et change de nom. D'autres universités, spécialement des pays d'Europe orientale, préféreraient voir se créer un nouvel organisme auquel viendraient adhérer les membres actuels de la CRE. Tous cependant sont conscients des difficultés qu'implique une création ex nihilo, et afin de trouver un compromis, une commission de sept personnalités a été mise en place. Cette dernière a tenu sa première séance et se réunira les 6 et 7 décembre prochain à Sofia. Un groupe restreint, constitué du président de la CRE, le Prof. Ludwig Raiser, du vice-recteur de Moscou, le Prof. Sergueiev, et le Recteur Tito Carnacini, de Bologne, est chargé de défricher le terrain et se retrouvera le 14 octobre prochain à Bologne. r Un sujet plus général, touchant à la fois à la sociologie et à l'économie, "L'université et les besoins nouveaux de la société", était animé par le Prof. François Luchaire, président de l'Université de Paris I Panthéon —Sorbonne, et fut l'objet de quatre débats très suivis : le rôle de l'université dans la société nouvelle (R. P. Hervé Carrier, président de la Fédération internationale des universités catholiques et recteur de l'Université pontificale grégorienne de Rome), l'accès à l'université (Prof. Zygmunt Rybicki, recteur de l'Université de Varsovie), le rôle de l'université dans l'éducation permanente (Prof. Walter Riïegg, ancien recteur de l'Université de Francfort-sur-leMain), et les universités et l'emploi (D J. Drever, principal de l'Université de Dundee, en Ecosse). Tous les rapports sont disponibles en versions française et anglaise auprès du secrétariat de la CRE, à l'Université de Genève. Un volume comprenant les textes principaux sera publié à la fin de 1974. r La CRE compte actuellement 314 universités membres, de 25 pays d'Europe. Son siège est à Genève. (Comm.) Les deux missions traditionnelles de l'université, la formation et la recherche, ont fait l'objet chacune d'un groupe de travail. Le Prof. Luigi Dadda, recteur de l'Université polytechnique de Milan, présidait le groupe consacré à la formation universitaire, avec le concours , pour le rapport de synthèse, du Prof. Claude Champaud, premier vice-président de la Conférence des présidents d'université et président de l'Université de Rennes. Quatre sujets étaient à l'étude : les objectifs de la 4 5 B O L O G N E LA PLUS LA VIE UNIVERSITAIRE LAUSANNOISE VIEILLE UNIVERSITÉ DU MONDE L a Ville de Bologne peut s ' e n o r g u e i l l i r , à juste t i t r e , de p o s s é d e r la plus ancienne université du monde. B i e n que l a date exacte de s a fondation ne soit pas connue, on peut affirmer que Bologne était un grand centre de culture v e r s le milieu du X I s i è c l e , c a r des documents permettent d'établir qu'un enseignement de droit y était déjà donné avant 1 0 6 7 . Au début du X I I s i è c l e , la réputation de Bologne s'étend rapidement et l e s étudiants affluent bientôt de toute l ' E u r o p e . L e t i t r e d'université apparart plus t a r d , après la r e c o n n a i s s a n c e par l'empereur F r é d é r i c B a r b e r o u s s e , en 1 1 5 8 ; on distingue même, à Bologne, deux u n i v e r s i t é s , l'une pour l e s Italiens (Università dei Citramontani), l ' a u t r e pour l e s é t r a n g e r s (Università degli Ultramontani), ayant toutes deux leur propre r e c t e u r .' Du neuf pour les SSP e e Aujourd'hui, l ' U n i v e r s i t é de Bologne e s t l'une des plus f l o r i s s a n t e s d ' I t a l i e . Elle compte douze facultés, dans l e s q u e l l e s "^/UILLERMET, 3 - 5 : vieille b â t i s s e au fond d'une cour de la C i t é , Vinet, 19 : immeuble tout neuf, à façade de v e r r e et d ' a c i e r ; Voilà le changement tant attendu, auquel pourtant on ne croyait plus : L'Ecole des sciences sociales et politiques a déménagé 1 P l a n s , p r é v i s i o n s , déménagement imminent, puis abandon du p r o j e t . Autre p r o j e t , partiel : un appartement s o l l i c i t é i c i , pour la psychologie, un a u t r e , plus loin, pour l e s s c i e n c e s s o c i a l e s . L ' E c o l e g r a n d i s s a i t , é c l a t a i t , mais n ' a r r i v a i t pas à se loger de manière suffisante. Quand le dernier projet - le vrai - d é m a r r e , le scepticisme r è g n e . Oui, on p r é p a r e r a , oui, on Une entrée engageante, un accueil souriant 6 7 comptera l e s mètres c a r r é s - ah! quel c a s s e tête 1 à c r o i r e que chacun avait un mètre réglable à volonté - mais on ne veut pas trop compter sur cet immeuble en construction. P r o j e t i n t é r e s s a n t ? C e r t e s , mais à une condi tion, c e l l e d'y ê t r e r e g r o u p é , de pouvoir r e n c o n t r e r l e s gens avec f a c i l i t é , de ne pas ê t r e obligé de s ' é c r i r e à tout moment entre unités de la même E c o l e . Sans compter que l e s étudiants fréquentent peu le bâtiment du 3 , rue Vuillermet, et prétendent à tout propos ne pas être i n f o r m é s . Leitmotiv de la préparation du déménagement : — nous voulons être ensemble! Au r e z - d e - c h a u s s é e , un hall sur lequel s'ouvrent quatre s a l l e s de séminaire, la P r é s i d e n c e et le s e c r é t a r i a t ; à l ' e n t r e s o l , auquel on accède par un e s c a l i e r i n t é r i e u r , la bibliothèque, regroupée elle a u s s i , et pourvue de rayonnages métalliques d'usage t r è s pratique. L e s avantages escomptés - à savoir ceux du regroupement - sont évidents et fort a p p r é c i é s . Le bruit court même que l e s gens de l'Institut de s c i e n c e politique, r e s t é s à S a i n t - M a r t i n , regrettent de n ' ê t r e pas sous le même toit. Heureusement que l e nouveau P r é s i d e n t de l ' E c o l e , le P r o f e s s e u r Roland Ruffieux, établit le l i e n . . . Deux étages ? - Non,... trop peu. T r o i s é t a g e s ? —Non,... encore trop peu. Quatre étages et demi? - Oui, bien q u e . . . Certains ont perdu des mètres c a r r é s , d'autres en ont gagné, mais en p r i n c i p e , l e s u t i l i s a t e u r s des nouveaux locaux sont s a t i s f a i t s du change ment : des locaux, petits p a r f o i s , mais c l a i r s , n e t s , p r o p r e s , r a t i o n n e l s , à défaut d'être romantiques... A bibliothèque des SSP Hier... A Deux aspects de la nouvelle 8 • ^ - 9 Aujourd'hui SOCIOLOGIE UER de la section de sociologie y accomplit une bonne partie de son activité hors t e r r a i n et y déposera une masse de documents. L e s é t a g è r e s et armoires ne r e s t e r o n t pas long temps vides 1 DES COMMUNICATIONS DE MASSE J^'Institut de sociologie des communications de m a s s e , quittant l e s slums sympathiques, mais en dégradation c r o i s s a n t e de la Riponne, 4-, se trouve désormais au 4 - étage du nouvel immeuble de l'avenue Vinet, 19. La s a l l e de séminaire et de vidéo a c c u e i l l e l e s étudiants qui suivent l e s enseignements de sociologie de la culture, des communications de masse et du t r a v a i l , assumés par le P r o f . A. W i l l e n e r , en collaboration avec l'équipe des a s s i s t a n t s de l'Institut. Des d o s s i e r s et des l i v r e s "en r é f é r e n c e " sont déposés s u r l e s rayons de cette s a l l e , emportés depuis la Riponne. Ce déménagement, en r é a l i s a n t un r e g r o u p e ment des enseignants, des c h e r c h e u r s et des s e c r é t a r i a t s , donne un peu d'espoir : il p r o duira probablement une s é r i e de contacts plus nombreux, moins f o r m e l s , et permettra d'at tendre plus sereinement, dans un isolement moindre des s o u s - g r o u p e s , l'installation à Dorigny. m e SECTION DE PSYCHOLOGIE que des S S P , à l ' e n t r e s o l . Relevons encore en passant qu'une implanta tion en pleine ville n'apparaît pas moins stimu lante pour le t r a v a i l intellectuel que l ' i s o l e ment du campus. J 7 N T R E la route du S i g n a l , l'Ancienne Aca démie, la Riponne, 4-, et Vuillermet, 3 , pendant plusieurs années en situation de t r a n s i t , l e s membres de la section de psychologie ont largement vécu l ' e x p é r i e n c e de la d i s p e r sion ; à v r a i d i r e , i l s en ont surtout supporté l e s inconvénients. Dès l o r s , ils apprécient à leur juste valeur l e s avantages et l'agrément que r e p r é s e n t e l'unité de l i e u , r é a l i s é e au jourd'hui par l'installation au 19, a v . Vinet. Finalement, l'amélioration, substantielle, que constitue le t r a n s f e r t de la rue Vuillermet à l'avenue Vinet ne doit pas nous f a i r e oublier deux préoccupations majeures : d'une part l e s relations avec l a section de s c i e n c e politi que, toujours i n s t a l l é e à la rue S a i n t - M a r t i n , d'autre part le développement (en s u r f a c e ) de l ' E c o l e jusqu'au t r a n s f e r t à Dorigny, puisqu'aujourd'hui d é j à , nous occupons tous l e s locaux disponibles. S i le regroupement du premier c y c l e ( 4 é t a g e ) et du deuxième c y c l e ( 6 é t a g e ) favo r i s e d'ores et déjà la collaboration entre a s s i s t a n t s et enseignants à l ' i n t é r i e u r de la s e c t i o n , il entraîne également une meilleure utilisation des r e s s o u r c e s . Mais c e l a vaut aussi à l ' é c h e l l e plus globale de l ' E c o l e : me m e SECTION L ' I S C M dispose d'un s e c r é t a r i a t , d'un bureau des a s s i s t a n t et d'un bureau de p r o f e s s e u r . Pour les heures de r é c e p t i o n , voir le panneau d'affichage. DE SOCIOLOGIE Sont également situés au 4 étage le s e c r é t a r i a t de la section de s o c i o l o g i e , des bureaux de p r o f e s s e u r s , ainsi que deux bureaux de m a r t r e s - a s s i s t a n t s , dont l'un r e ç o i t l e s étu diants à t i t r e de c o n s e i l l e r aux études pour la sociologie. m L a proximité de la bibliothèque des S S P , i n s tallée dans le même immeuble, facilite l e s travaux de documentation et procure une s a l l e de t r a v a i l aux étudiants et c h e r c h e u r s . e Dès l'installation dans cet immeuble, l e s con tacts entre divers membres de la section et de l ' I S C M se sont développés et continueront sans doute à le f a i r e . L a mise en commun de la s a l l e de séminaire i l l u s t r e déjà ce fait fort réjouissant. L a s a l l e de séminaire peut r e c e v o i r également (sur demande) d autres groupes de t r a v a i l . Pour l'instant, et pour un minimum de six heures par semaine, le groupe expérimental 1 - d'abord au niveau de l'enseignement p r o p r e ment dit : entre la sociologie ( 4 étage), les sciences sociales ( 3 é t a g e ) et la p s y chologie, la proximité f a c i l i t e r a et multiplie r a l e s r e n c o n t r e s fortuites ou provoquées ; m e m e - ensuite au niveau de la gestion puisque l e s t r o i s s e c t i o n s mentionnées se retrouvent dans le même immeuble que l'administration de l ' E c o l e ( r e z - d e - c h a u s s é e ) et la bibliothè lé Salle de séminaire et de vidéo Séance de travail au sommet 10 11 SCIENCES ET rons que notre rapprochement avec l e s autres sections de l ' E c o l e va nous permettre d'appro fondir nos o b j e c t i f s , de confronter notre orientation pédagogique avec c e l l e de nos v o i sins , pour notre plus grand bien et celui de nos étudiants d'autres sections de l ' E c o l e , de même que des praticiens de l'action s o c i a l e venant se r e c y c l e r à l ' U n i v e r s i t é , ce qui en richit les échanges. SOCIALES PSYCHOPÉDAGOGIQUES y O I C I un an, la section des s c i e n c e s s o c i a l e s et psychopédagogiques se retrouvait miraculeusement sous toit à la rue P i c h a r d . Un peu à l ' é t r o i t , sans téléphone, mais ayant pour la première f o i s , depuis bien cinquante a n s , pignon sur rue '. / C'est avec beaucoup de r e c o n n a i s s a n c e pour l'amélioration actuelle de notre situation que nous formons le voeu de pouvoir nous dévelop per e n c o r e , principalement par un a c c r o i s s e ment de notre corps enseignant. Nous voici maintenant mieux i n t é g r é s e n c o r e à l ' E c o l e des S S P , puisque nous occupons de puis cet é t é , avec la pédagogie, cinq locaux au 3 étage du 19, a v . Vinet. Ce n ' e s t pas encore tout l ' e s p a c e vital dont nous avons besoin, mais un bout du chemin est déjà p a r c o u r u . S i vous venez nous r e n d r e v i s i t e , vous trouverez p e u t - ê t r e notre ameublement encore un peu pauvre, mais, à défaut de c h a i s e s , vous pourrez constater que notre moquette est très confortable... m LE PRIX ARNOLD REYMOND attribué à Francois Jacob e Ont collaboré à cette présentation : L a s p é c i f i c i t é de la l i c e n c e ès s c i e n c e s s o c i a l e s et psychopédagogiques ainsi que son a r t i culation avec l e s enseignements des écoles préparant aux professions s o c i a l e s fait a c t u e l lement l'objet d'une réflexion au sein de notre E c o l e . Nous mettons l'action principalement s u r l'intégration de la théorie et de la p r a t i que dans l e s s c i e n c e s humaines. Nous e s p é les Professeurs J. Bergier J.-B. Dupont A. Willener M M. Athanasiadès J. Wiedmer M. M. Vuille LE PRIX ARNOLD REYMOND Fondation Charles-Eugène Guye m e Photographies de Pierre Izard J)ÉCERNÉ par l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, le prix Arnold Reymond est destiné à couronner une oeuvre qui expose l e s p r o g r è s r é c e n t s des s c i e n c e s e x a c t e s et natu r e l l e s c o n s i d é r é e s soit dans leur ensemble soit dans le domaine p a r t i c u l i e r d'une de l e u r s d i s c i p l i n e s . Fondé en 194-2, il honore par son nom l'oeuvre d'Arnold Reymond, p r o f e s s e u r de philosophie à l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, dans l e s domaines de la philo sophie et de l ' h i s t o i r e des sciences. L e s Lausannois savent bien ce que le pays et l ' U n i v e r s i t é doivent à Arnold Reymond non seulement pour son e n s e i gnement c l a i r et convainquant des grands problèmes philoso phiques, mais tout s p é c i a l e ment pour l'étude approfondie de c e s domaines nouveaux de la philosophie moderne, en p a r t i c u l i e r des P r i n c i p e s de la logique et la critique con temporaine, pour c i t e r le t i t r e et à la fois l'objet d'un de s e s principaux ouvrages ( 1 9 3 2 ) t i r é des cours p r o f e s s é s s u r l'invitation de la S o r b o n n e . Non seulement Arnold Reymond donnait ainsi pour de longues années l'une 12 des meilleures introductions — et discussions — de la logique moderne, mais i c i même il n'a c e s s é de plaider, avec s u c c è s , la cause de l'enseignement de la logique, de l ' h i s t o i r e des s c i e n c e s , de la philosophie au Gymnase. Ce qui contribue encore à l a signification p a r t i c u l i è r e de ce p r i x , c ' e s t qu'il joint au nom du philosophe celui d'un homme de s c i e n c e éminent, et d'une autre U n i v e r s i t é roman d e . C h a r l e s - E u g è n e Guye était p r o f e s s e u r de physique à l ' U n i v e r s i t é de Genève; de s e s r é f l e x i o n s sur l a r e l a t i v i té d'Einstein et la c l a s s i f i c a tion des s c i e n c e s , sur le prin cipe de Carnot en biologie, sur l'évolution physico-chimi que et l e s probabilités , il avait t i r é des mémoires réunis en 1922 (L'évolution physicochimique), réédités en 1942; il s a v a i t , à l ' o c c a s i o n , en entretenir l e s philosophes. Ces échanges, qu'hommes de s c i e n c e et philosophes ont souvent su e n t r e t e n i r , ont toutefois pour condition l ' i n formation r é c i p r o q u e , la r é ceptivité à cette information, sa diffusion enfin. La haute estime en laquelle le physicien C . - E . Guye tenait son ami 13 Arnold Reymond l'ont donc porté à c r é e r par un legs ce prix que l ' U n i v e r s i t é de L a u sanne va d é c e r n e r pour la quatrième f o i s . Un b i o l o g i s t e , P i e r r e Lecomte du Noiiy, un mathématicien, Hermann Weyl, un physicien, F r i e d r i c h von W e i z s ä c k e r , l'ont r e ç u s u c cessivement, à dix ans d'in t e r v a l l e , témoignage d'admira tion pour l e s oeuvres par l e s quelles chacun d'eux a e x c e l l é à r e n d r e intelligibles des dé veloppements scientifiques fondamentaux et à d i r i g e r no t r e réflexion v e r s l e s condi tions g é n é r a l e s de la connais sance et v e r s son éthique. En cette année du centenaire de l a n a i s s a n c e d'Arnold Reymond, c ' e s t à un biologiste éminent, à un c h e r c h e u r dans une des s c i e n c e s qui ont connu c e s dix d e r n i è r e s années l e s développements l e s plus p r o fonds que le prix est d é c e r n é : le P r o f e s s e u r F r a n ç o i s J a c o b , prix Nobel, qui, dans La logi que du vivant, a non seulement t r a c é "une h i s t o i r e de l ' h é r é d i t é " d'une grande c l a r t é mais a su en f a i r e comprendre avec impartialité et profondeur l a portée. Daniel Christoff Le professeur François Jacob CETTE année, le Prix Arnold Reymond sera remis au Professeur François Jacob lors d'une cérémonie officielle qui se déroulera à Lausanne, jeudi 5 décembre. programme, qui ne reçoit aucune leçon de l'expérience et pour lequel les amendements qu'il subit ne dépendent d'aucune didactique. Pour François Jacob, la situation est claire et sans ambiguité : la logique du vivant ne se réfère à aucun logicien. Comme l'a rappelé plus haut notre collègue, le Prof. D. Christoff, le prix Arnold Reymond récompense le mémoire qui résume le plus clairement et le plus objectivement les progrès et les tendances de la philosophie scientifique au cours de ces dernières années. Le choix de la Commission du prix Arnold Reymond - présidée par le Prof. D. Christoff et comprenant un physicien, le Prof. G. Wanders, et un biologiste, le soussigné s'est unanimement porté sur M. François Jacob. La plupart de ceux qui décrivent le passé d'une science interprètent les travaux anciens d'après les conceptions actuelles. Ils risquent ainsi de chercher souvent des réponses à des problèmes qu'on se pose aujourd'hui mais que de prétendus précurseurs n'ont jamais eu l'idée d'envisager. Pour le Professeur F. Jacob, au contraire, l'histoire de la biologie ne saurait être composée du seul inventaire des découvertes et des acquisitions d'autrefois. Les étapes d'une telle histoire doivent être autant de transformations, de paliers, dans la nature du savoir. Il écrit : "au^ NriB delà de chaque structure accessible à l'analyse finit par se révéler une structure nouvelle, d'ordre supérieur, qui intègre la première et lui confère ses propriétés. On n'accède à celle-ci qu'en bouleversant celle-là". Et c'est ainsi qu'à chaque moment de cette histoire, un "champ du possible" est décelable. Les conceptions en cours, les sujets susceptibles d'être soumis à l'analyse, les moyens disponibles pour en permettre l'étude sont autant de paramètres qui caractérisent chaque étape décisive. Le Professeur Jacob est en premier lieu un homme de science; nous dirons plus loin quelques mots sur ses recherches. Il est l'auteur d'un livre admirable, édité par Gallimard en 1970, qui a pour titre : La logie du vivant, une histoire de l'hérédité. C'est précisément cet ouvrage qu'ont tenu à honorer la Commission et le Jury du prix Arnold Reymond. Se refusant à toute érudition, évitant de fastueux commentaires techniques et des généralisations superflues, François Jacob nous offre une véritable "logique de la biologie", une histoire raisonnée, comprehensive et ordonnatrice de la science de la vie. Cette histoire s'ouvre sur celle de l'hérédité et montre que, dans le monde vivant, la reproduction fonctionne comme l'opérateur primordial. Chaque être représente, en'quelque sorte, l'exécution d'un Le plan de l'ouvrage est remarquablement cohérent; il donne en cinq chapitres très denses les grands thèmes de la biologie d'aujourd'hui : la structure visible, l'organisation, le temps, u le gène et la molécule. Ces chapitres sont encadrés par une introduction qui traite du programme et par une conclusion dans laquelle l'auteur développe une conception tout à fait originale, celle de l'intégron. Si l'on examine un organisme des plus primitifs, à la base de l'échelle des vivants, on constate qu'il est déjà tellement complexe qu' "il n'aurait vraisemblablement jamais pu se former, se reproduire, évoluer, si l'ensemble avait dû s'agencer pièce par pièce, molécule par molécule, comme une mosaïque. Au lieu de cela, les organismes s'édifient par une série d'intégrations". Ainsi un être vivant correspond-il à une architecture "en tiroirs", représentant des niveaux d'organisations hiérarchisées et, en quelque sorte, emboîtés comme ces petites poupées russes dont la plus grande contient toutes les autres. Dans cette logique du vivant, François Jacob fait bien plus que de décrire les grands chapitres d'une histoire de la biologie. Il donne une méthode nouvelle d'approche pour l'analyse des fondements théoriques et historiques des sciences de la vie. Il ouvre ainsi aux biologistes praticiens, aux historiens des sciences et aux philosophes des domaines inédits et passionnants de recherche épistémologique. CARRIERE ET RECHERCHES François Jacob est né à Nancy en 1920. Après ses classes au Lycée Carnot, à Paris, il commence des études de médecine avec l'intention de devenir chirurgien. Mais la guerre va les interrompre. En juin 1940, il s'engage à Londres dans les Forces françaises libres. Envoyé en Afrique, il est médecin de bataillon et fait les campagnes du Fezzan, de Lybie, de Tripolitaine et de Tunisie, où il est blessé. Affecté à la Deuxième Division blindée, il est grièvement blessé en Normandie en août 1944. Il recevra la Croix de la Libération. François Jacob va terminer ses études de médecine et soutiendra, en 1947, sa thèse de doctorat en médecine. Mais il se tourne vers la biologie et obtient en 1 9 5 1 une licence ès sciences. En 1954, il présente une thèse de doctorat ès sciences à la Sorbonne. Le titre de cet ouvrage, Les bactéries lysogènes et la notion de provirus montre bien déjà que ses options de recherche sont prises. En 1950, François Jacob était entré à l'Institut Pasteur, dans le service du D A. Lwoff. Il r y sera successivement chef de laboratoire en 1956 et chef de service en i 9 6 0 . En 1964, une chaire de génétique cellulaire est créée pour lui au Collège de France. Les recherches du Prof. F. Jacob ont été essentiellement consacrées aux mécanismes génétiques existant chez les bactéries et chez les bactériophages. Elles ont également porté sur les effets biochimiques des mutations. François Jacob a d'abord étudié les propriétés des bactéries lysogènes en mettant en évidence leur "immunité". En 1954 va commencer une longue et fructueuse collaboration avec Elie Wollman pour tenter d'établir la nature des relations entre prophage et matériel génétique des bactéries. Ces études permettront de préciser le mécanisme de la conjugaison bactérienne et, par là même, d'analyser l'équipement génétique de la cellule bactérienne. De ces recherches vont émerger des notions nouvelles comme le processus orienté de transfert génétique du mâle à la femelle, la circularité du chromosome bactérien ou le concept d'épisome. Les résultats de cette série de recherches seront publiés dans un ouvrage qui très vite a acquis une grande notoriété, Sexuality and the genetics of bacteria. Dès 1958, en collaboration avec Jacques Monod, François Jacob analyse les mécanismes assurant les transferts d'information génétique et les circuits de régulation qui, chez la bactérie, ajustent l'activité et la biosynthèse des macromolécules. Là encore, des notions essentielles marqueront ces recherches : le RNA messager, les gènes de régulation, l'opéron, les propriétés d'allostérie. En 1963, avec Sydney Brenner, François Jacob propose l'hypothèse du "replicón" pour rendre compte de certains aspects de la division bactérienne. A partir de I 9 7 O , le Prof. F. Jacob commence à étudier diverses cellules de mammifère en culture et tout particulièrement certains aspects de leurs propriétés génétiques. Les honneurs n'ont pas manqué à François Jacob. Il est membre correspondant de plusieurs académies étrangères et docteur honoris causa d'un certain nombre d'universités. En 1962, il reçoit le Prix Charles-Léopold Mayer de l'Académie des sciences de Paris. En 1965, il partage le Prix Nobel de physiologie et de médecine avec André Lwoff et Jacques Monod. Paul-Emile Pilet Une marque d'honneur pour l'Université : La Fondation Théodore Lagonico | E risque que courent aujourd'hui nos universités surchargées, en Suisse comme dans les autres pays, c'est de se replier sur ellesmêmes en fermant leurs portes, par la force des choses — c'est-à-dire par manque de place — aux étudiants étrangers. Et réciproquement, le même encombrement dans les universités étrangères rend leur accès plus difficile à ceux de nos étudiants qui souhaitent y parfaire leur formation par l'expérience d'autres méthodes d'enseignement ou l'usage de moyens de travail dont ils ne disposent pas sur place. La réduction des crédits de recherche scientifique, de surcroît, aura pour effet immédiat de bloquer à la fois la politique d'accueil dans nos centres de recherche et l'envoi de nos chercheurs dans les centres étrangers. Ainsi les échanges interuniversitaires se trouvent-ils paradoxalement pâtir de circonstances économiques dans le temps même où les barrières nationales traditionnelles, sur le plan politique, cèdent ou tout au moins s'entrouvrent sous la pression de facteurs, économques eux aussi, que seule une concertation internationale peut espérer maîtriser. C'est dire que l'Université doit saluer avec beaucoup de gratitude la création en sa faveur d'un fonds au capital d'un million de francs destiné précisément à favoriser de tels échahges. En effet, instituée tout récemment, la Fondation Théodore Lagonico affirme par ses statuts la volonté de son fondateur d'aider dans leurs études des étudiants grecs et des étudiants suisses dont la caractéristique commune sera leur immatriculation dans l'Université de Lausanne. Les statuts stipulent que la préférence sera donnée, en ce qui concerne les étudiants grecs, à ceux qui "se proposent de poursuivre des études de troisième cycle", et en ce qui concerne les étudiants suisses, à ceux qui étudient "à titre principal la littérature et la philosophie grecques". Il est 16 sein de la Faculté des lettres, d'autre part avec un développement du grec proprement dit en direction de l'histoire et de l'archéologie grecques, élargissement nécessaire à l'étude de la civilisation hellénique. La Faculté des lettres y reçoit un puissant encouragement et l'on peut prévoir aussi, bien que les statuts de la Fondation ne stipulent rien à cet égard, que les relations déjà existantes et même relativement étroites entre les universités grecques et celle de Lausanne dans les domaines liés à l'enseignement du grec classique, littérature, philosophie, histoire et archéologie, sont appelées à un avenir extrêmement prometteur grâce au courant d'échange ainsi suscité. Enfin, et d'une manière plus générale, il convient de relever qu'il est très rare que des bourses d'étude soient offertes à l'Université de Lausanne par une fondation privée. Et qu'il s'agisse de cinq bourses par an, chiffre considérable, mérite d'être souligné. Le canton de Vaud et son Université, enseignants comme étudiants, doivent une grande reconnaissance au donateur pour un geste à la fois si rare et si généreux. F. L. en outre prévu que les cinq bourses de 10 0 0 0 . — francs allouées chaque année seront réparties en principe à raison de trois pour des étudiants grecs, dont un originaire de l'île de Chios, et deux pour des étudiants suisses. Selon ces dispositions, l'Université de Lausanne apparaît comme une institution reconnue apte à délivrer une formation au-delà de la licence. Le nombre des étudiants de nationalité grecque a toujours été important à Lausanne, en particulier à l'Ecole d'Ingénieurs, devenue depuis Ecole polytechnique. Plusieurs d'entre eux y ont reçu leur doctorat. Mais que la compétence de l'Université à former des docteurs soit attestée d'une manière aussi spécifique est un fait nouveau : les devoirs qu'implique cette distinction pour elle ne sont pas inférieurs à l'honneur qu'elle reçoit. On se félicitera, du même coup, que le secteur d'étude choisi, celui du troisième cycle, ne risque en aucun cas l'encombrement. Ce qui est nouveau aussi, c'est l'avantage donné à la discipline du grec ancien, illustrée à Lausanne par une longue et belle tradition. Ce geste en sa faveur survient à point nommé puisqu'il se trouve coïncider d'une part avec la création d'une section des sciences de l'antiquité au le Delphes 17 Le professeur Nicolas Oulianoff a reçu le Prix Gaudry ' y O I C l quelques mois, dans sa s é a n c e du 10 juin 1974, la S o c i é t é Géologique de F r a n c e remettait solennellement le P r i x G a u d r y , qui est la plus haute distinction qu'elle p u i s s e o c t r o y e r , a u ' P r o f . Nicolas Oulianoff, pour l'ensemble de s e s travaux sur la géologie du M a s s i f du M o n t - B l a n c . Ce p r i x est une juste récompense pour l'homme qui a c o n s a c r é une si grande partie de s a vie à l'oeuvre monumentale que constitue la cartographie du Mont-Blanc et un hommage rendu au savant qui a contribué à la formation des géologues par son enseignement pratique de pétrographie et de géophysique. Nous espérons i n t é r e s s e r nos l e c t e u r s en publiant i c i de l a r g e s e x t r a i t s du rapport p r é s e n t é par M. Eugène Raguin s u r l'attribution du P r i x G a u d r y à M . Nicolas Oulianoff (Bulletin de la S o c i é té Géologique de F r a n c e , suppl. au tome XVI, № 3 , 1 9 7 4 ) . Né le 1 5 janvier 1881 à Saint-Pétersbourg, Oulianoff fait ses études d'ingénieur dans son pays, les complète par deux années à l'Ecole polytechnique de Munich. Le voici en 1903 ingénieur technicien à la Société de navigation sur la Volga. En 1909, au cours d'un voyage en France, il découvre la vallée de Chamonix. Frappé par la splendeur des Alpes, il décide de tout quitter pour entreprendre des études géologiques. C'est au jeune et enthousiaste professeur de Lausanne, Maurice Lugeon, déjà illustre dans le domaine de la géologie structurale, qu'il s'adresse; car c'est précisément ce domaine qui attire notre lauréat. Sous la direction de ce maître, Oulianoff commence en 1913 les travaux de terrain et de laboratoire qui aboutiront à la thèse sur le Massif de l'Arpille, prolongement suisse des Aiguilles Rouges. Les débuts sont pénibles du fait de l'éclatement de la Première Guerre mondiale, puis de la Révolution russe. La pénurie de ses ressources obligeait Oulianoff à donner des leçons particulières et à recourir à des emprunts. très lourde charge. A l'issue de ce terme, il envisage de s'orienter vers la géologie du pétrole, pour vivre. Mais alors surgit le second tournant décisif de son destin. Sur l'insistance amicale de Lugeon, Haug et Corbin, il accepte d'entreprendre le lever des Massifs du MontBlanc et Aiguilles Rouges sur les cartes de la Société de Stéréotopographie, heureux de poursuivre les passionnantes investigations amorcées dans la vallée de Chamonix et dans l'Arpille, et de demeurer dans l'atmosphère scientifique du laboratoire de Lausanne. En même temps nommé assistant et privat-docent, il dirige les travaux pratiques des étudiants et donne de nombreux "cours libres", non rétribués, sur le métamorphisme, les gîtes métallifères, la géophysique appliquée. Ce sera seulement en 1938 que sera fondée la première chaire de géophysique appliquée en Suisse, dont il sera professeur extraordinaire. En 1945 enfin, il sera professeur titulaire à l'Université de Lausanne, en géophysique générale et appliquée, et pour commencer doyen de la Faculté des sciences pendant deux ans. Dès 1929, il avait acquis la nationalité suisse. En dépit des difficultés et malgré des interruptions, la thèse sur l'Arpille est soutenue en 1920. Lugeon obtient la nomination d'Oulianoff comme "professeur remplaçant" en minéralogie et en pétrographie. C'est d'emblée une néficia de la collaboration de son élève, le Prof. Bellière, pour deux d'entre elles. Une cartographie aussi précise ne pouvait manquer d'apporter des résultats de premier ordre. Sans parler du déchiffrement et de la mise en place des catégories fort diverses de roches métamorphiques et éruptives, cette cartographie a révélé la superposition de quatre orogénies au moins. La plus récente, l'alpine, avait seule jusqu'alors attiré l'attention. Oulianoff met en évidence une orogénie hercynienne tardive post—stéphanienne; une orogénie anté—west— phalienne extraordinairement complexe et probablement polyphasée; et auparavant une orogénie d'âge inconnu dont témoignent des intercalations de paradérivés détriques dans les gneiss. Il utilisait dès 1924, en précurseur, le terme de "tectoniques superposées" : on sait l'importance que cette notion a prise dans la pensée tectonique moderne grâce aux travaux deWegmann. (...) Les glaciers du Massif du Mont-Blanc, qui sont parmi les plus beaux du monde, ont captivé l'attention d'Oulianoff, qui les a sans doute regardés en artiste, mais surtout en tectoni— cien. Il s'est aperçu que leur agencement exprime l'influence des tectoniques superposées. Leurs lits sont conditionnés par la dureté des roches, et le progrès de l'érosion fait intervenir la structure de l'étage tectonique profond. Des modifications et des captures s'ensuivent. Il en a démontré plusieurs exemples remarquables. Photo Pierre Izard le fameux et arbitraire "figuré des escarpements". Des courbes de niveau continues, à équidistance de 20 m, sont filées le long des plus redoutables parois rocheuses comme celle de l'Aiguille verte et beaucoup d'autres. Impossible au géologue de tricher. Il lui faut constater directement ou par continuité, la localisation précise des types de roche, des contacts, des filons et des failles. Il n'y a qu'à regarder les cartes d'Oulianoff, en s'efforçant de restituer par la pensée les paysages géologiques qu'il contemplait de ses périlleux observatoires. On admirera tel petit rocher perdu dans un recoin éloigné du glacier, où sont reportés des filons ou des particularités de faciès qu'il a bien fallu aller voir de près. La géophysique a tenu une place importante dans l'activité d Oulianoff : géophysique appliquée dans les études de génie civil; sismologie à propos du tremblement de terre de Sierre en 1946, documentant sur la structure profonde de la région; et enfin sédimentologie océanique influencée par les vibrations terrestres. Constamment il a collaboré très largement avec Lugeon pour les célèbres réalisations hydroélectriques qui furent une des gloires du laboratoire de ce maître. Dans ce domaine une traditionnelle discrétion dissimule beaucoup trop les responsabilités et les mérites des géologues consultants. Je crois que ce fut particulièrement le cas pour notre lauréat. Il suffit d'évoquer ses 50 rapports, naturellement inédits, pour le barrage de la Grande -Dixence. Cependant quelques titres de sa bibliographie lèvent un peu le voile. Ses notes sur les grands tunnels alpins, et aussi sur la menace des "glaciers dangereux", devraient être relues et méditées. 1 La publication des 14 cartes, éditées par la Société française de Stéréotopographie, s'est échelonnée de 1927 à 1 9 7 1 . Les 9 premières, antérieures à la Seconde Guerre mondiale, sont signées Corbin et Oulianoff. Paul Corbin mourut en 1948. Il ne put voir l'achèvement de l'oeuvre monumentale dont il avait été l'initiateur ardent et dont il suivait les progrès avec un intérêt passionné (...). Oulianoff mena à bien la réalisation des 5 feuilles restantes; il bé- Mais revenons à ce qui fut la grande oeuvre de sa carrière, la cartographie du Mont-Blanc. La stéréotopographie est d'une impitoyable précision, au point de faire disparaître des cartes 18 19 La chaire d'honneur de l'Université confiée au professeur Gerhard Giebisch 1 9 6 5 . H fut appelé en 1968 à prendre la d i r e c tion du Département de physiologie de la Médi cal School de l ' U n i v e r s i t é de Y a l e . Considéré comme l'un des premiers néphrolo gues du monde, le P r o f . Gerhard Giebisch jouit d'une réputation e x t r a o r d i n a i r e tant en Europe qu'aux E t a t s - U n i s . Homme d'une g r a n de culture scientifique et t r è s ouvert aux p r o blèmes des s c i e n c e s humaines, il est à la fois un excellent enseignant et un grand c h e r c h e u r . 11 a été président de la S o c i é t é américaine de néphrologie, il fonctionne dans d'importantes commissions d'experts et a r e ç u l e s d i s t i n c tions l e s plus f l a t t e u s e s . Depuis l e 1 septembre 1974-, il est l'hôte de la F a c u l t é de médecine de l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, dont il occupera la c h a i r e d'hon neur jusqu'au 30 juin 1 9 7 5 , en qualité de p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e . Il poursuivra notam ment des travaux de r e c h e r c h e dans l e s l a b o r a t o i r e s de l'Institut de pharmacologie, avec s e s collègues lausannois, s u r l e s t r a n s p o r t s ioniques à t r a v e r s l'épithélium du tube r é n a l , et enseigne à l'Institut de pharmacologie et à celui de physiologie. Durant le s e m e s t r e d'hiver 1 9 7 4 - 7 5 , il donne un cours s u r la physiologie et la pharmacologie r é n a l e s d e s t i né aux étudiants en médecine, aux étudiants en biologie de la F a c u l t é des s c i e n c e s que c e s problèmes i n t é r e s s e n t , ainsi qu'aux a s s i s t a n t s et c o l l a b o r a t e u r s des instituts et c l i n i q u e s . e p O U R occuper la c h a i r e d'honneur au cours de l'année académique 1974 - 75, l ' U n i v e r s i té de Lausanne a fait appel à un savant a m é r i cain de grand renom, le P r o f . Gerhard G i e b i s c h , p r o f e s s e u r de physiologie à l ' U n i v e r s i té de Y a l e , à New Haven (Connecticut). L e P r o f . Gerhard Giebisch, qui a obtenu l a nationalité américaine en 1962, est né en 1927 à Vienne ( A u t r i c h e ) . C'est dans l ' U n i v e r s i t é de cette ville qu'il a fait s e s études de méde cine et qu'il a obtenu le doctorat, en 1 9 5 1 . Il a poursuivi s a c a r r i è r e aux E t a t s - U n i s dès le début de 1952, comme interne à l'Hôpital de Milwaukee ( W i s c o n s i n ) puis, dès l'année suivante, à l a Cornell University, à Ithaca (New Y o r k ) . Rentré en Autriche en 1956, il enseigna pendant un an à l ' U n i v e r s i t é de Vien ne en qualité de p r o f e s s e u r a s s i s t a n t de p h a r macologie. De retour à la Cornell U n i v e r s i t y , Medical College, en 1957, il y enseigna la physiologie jusqu'en 1968, comme p r o f e s s e u r a s s i s t a n t tout d'abord, puis en qualité de p r o f e s s e u r a s s o c i é et de p r o f e s s e u r titulaire dès r Le nouveau Centre sportif de Dorigny LES ETUDIANTS ET LE LAUSANNOIS chargé de donner des cours de culture physique aux étudiants. Le résultat fut concluant. En 1947, un enseignement à plein temps lui fut confié, de même que la mise en place d'une organisation sportive officielle à l'Université. A cette époque, les disciplines suivantes figuraient au programme sportif : culture physique, cross—country, basketball, football, natation, hockey sur glace, ski, escrime, boxe et jiu— jitsu. Les entraînements se donnaient au Collège classique cantonal de Béthusy. Quelques championnats permettaient aux étudiants qui le désiraient de pratiquer la compétition. Parallèlement, les premières semaines universitaires de ski s'organisaient à Champéry, Villars et Zermatt. De nombreuses volées d'étudiants, et des professeurs, ont ainsi découvert les joies du ski et ont appris à partager cette camaraderie si particulière à la montagne. SPORT glEN avant que le sport ne soit officiellement introduit à l'Université de Lausanne, les étudiants avaient déjà jeté les fondements d'une organisation sportive en créant des équipes universitaires qui participaient aux tournois de football et de hockey sur glace, répondant ainsi aux besoins d'exercices physiques que créait, pour un certain nombre d'entre eux, un mode de vie sédentaire souvent lié aux travaux intellectuels et aux études. Mais ces clubs dépassaient rarement le cadre du groupe d'amis ou de la société d'étudiants. Durant la Seconde Guerre mondiale, les universités suisses furent encouragées à introduire ou à développer des cours d'éducation physique, qui furent complétés par la suite par la pratique de sports d'équipe. C'est ainsi que l'Université de Lausanne fit appel, en 1942, à un maître de sport, M. Constant Bûcher, qui fut Mais si dévoués que fussent les animateurs, il manquait au sport universitaire les moyens indispensables à son développement, qui devait nécessairement aller de pair avec celui de l'Université. A partir de i960, et pour répon- L a F a c u l t é de médecine, de même que c e l l e des s c i e n c e s , bénéficient largement de la p r é s e n c e à Lausanne du P r o f . Gerhard G i e b i s c h , qui entretient depuis longtemps déjà de f r u c tueuses r e l a t i o n s avec l e s c h e r c h e u r s l a u s a n n o i s , en leur procurant des places de t r a v a i l dans s e s l a b o r a t o i r e s et en aidant nos groupes de r e c h e r c h e de s e s précieux c o n s e i l s . S a venue dans notre v i l l e , outre qu'elle concourt efficacement à la formation post-graduée de nos jeunes médecins, contribue à la réputa tion dont jouit notre Aima M a t e r . 20 21 dès 1969. Parallèlement, l'étude d'un complexe sportif plus vaste fut entreprise, cet ensemble devant s'intégrer à la nouvelle Université de Lausanne, à Dorigny, et à la future Ecole polytechnique fédérale, sa voisine. Les étudiants sportifs et leurs dirigeants voyaient enfin leurs espoirs se concrétiser, et les premiers terrains étaient disponibles en été 1973- Une salle omnisports devait compléter cette première étape, qui avait été victime des mesures de restriction imposées à la construction et plus particulièrement à celle des installations sportives, qui ne permettaient pas l'établissement des emplacements nécessaires à l'athlétisme et au tennis. La réalisation du centre sportif va permettre l'élaboration d'un programme plus conforme aux besoins des étudiants, à leurs voeux et aux impératifs du sport de masse qui reste l'objectif principal. dre aux désirs des étudiants, les disciplines suivantes étaient introduites : alpinisme, aviron, danses modernes, équitation, judo, karaté, rugby, ski nautique, voile et yoga. Les étudiants étaient de plus en plus nombreux à pratiquer les activités sportives et le problème des installations devenait plus difficile à résoudre : d'une part, les quelques halles de gymnastique appartenant à l'Etat de Vaud étaient réservées aux deux grandes sociétés lausannoises de gymnastique, et d'autre part, une priorité existait pour les sociétés sportives locales, si bien que les étudiants, dont le nombre augmentait fortement, voyaient diminuer les possibilités que leur offraient les sports universitaires. C'est aux environs de 1964 que l'idée d'un centre sportif à l'intention des étudiants de 1'Université et de 1'EPUL commença à se faire jour. Il s'agissait tout d'abord de recenser les besoins. En 1966, une enquête fut faite et les quelque 2 500 questionnaires retournés permirent de fonder l'étude d'un futur centre sportif universitaire sur des bases valables. Les sports d'équipe venaient largement en tête, mais certaines disciplines individuelles comme le ski et la natation semblaient également avoir la cote auprès des étudiants. Dans une étape d'urgence, les premiers travaux visant à créer des terrains de football furent entrepris Le sport universitaire, jeune et dynamique, fête cependant un demi-siècle d'activité en inaugurant le merveilleux complexe de Dorigny : le premier match entre les étudiants de Lausanne et de Genève n'a—t-il pas eu lieu, en effet, il y a une cinquantaine d'années? De nombreuses volées d'étudiants ont fait honneur aux couleurs lausannoises sur le plan du sport universitaire suisse. Parmi eux, citons les footballeurs, les basketteurs, les volleyeurs, mais aussi les escrimeurs et, plus près de nous, les skieurs. 22 On ne saurait terminer ce bref aperçu du développement du sport à l'Université de Lausanne sans adresser une pensée de reconnaissance au Prof. Charles E. Rathgeb qui présida durant trente ans la Commission des sports universitaires et dont le dévouement a été précieux et inlassable. le territoire de la commune de Saint—Sulpice et à proximité immédiate du nouveau complexe universitaire, des terrains d'une surface de quelque 160 000 faisant partie d'un plan d'extension cantonal. Après une analyse des besoins en installations sportives, le Bureau de construction de l'Université de Dorigny (BUD) et le Bureau de planification de l'EPFL (BP) ont défini des programmes de réalisation à court, moyen et long termes, fondé sur l'emploi d'un horaire optimum. Il s'agit en effet de parvenir à une utilisation maximale des locaux et des terrains, pour des raisons économiques. Au nom des étudiants sportifs et des maîtres de sport, auxquels il incombe aujourd'hui de maintenir le même esprit que celui qui anima leurs prédécesseurs, nous adressons aux autorités civiles et universitaires nos sentiments de profonde gratitude pour la magnifique réalisation du Centre sportif de Dorigny. Le terrain est divisé par des allées d'arbres descendant vers le lac, en quatre espaces parallèles. Cette division a été conservée dans l'établissement du plan des zones et du plan directeur, pour définir quatre types dtoccupation, qui sont, d'est en ouest : Claude Bûcher LE CENTRE SPORTIF - les terrains de football et les courts de tennis sur la surface la plus plane, |^E développement progressif à l'ouest de la ville des deux Hautes Ecoles lausannoises, et le manque total d'installations sportives leur appartenant en propre permettaient de rechercher dans la même région le terrain nécessaire à la réalisation du Centre sportif universitaire. A cet effet, la Confédération et l'Etat de Vaud ont acquis au bord du lac, sur - les installations d'athlétisme et notamment le stade dans l'espace le plus vaste, - les bâtiments dans la zone arborisée qui se prête bien à leur intégration, - une zone de réserve constructible, dominée par le bâtiment du Service des sports. 23 Au sud, un comblement de la rive, à réaliser ultérieurement avec des terres provenant des chantiers des deux Hautes Ecoles, devrait permettre la création d'une plage et d'un port de petite batellerie. concours - soumission restreint pour l'adjudication des travaux. Sur la base d'un programme et d'un cahier des charges très précis, établi par le Bureau des constructions fédérales pour l'Ecole polytechnique de Lausanne, les cinq groupes d'architectes, ingénieurs et entreprises invités à participer au concours, devaient en l'espace de quatre mois élaborer et remettre un projet accompagné d'une offre forfaitaire et d'un rapport descriptif détaillé. L'offre forfaitaire, à prix fixe, ne permet pas à l'entreprise de prétendre à des plus-values dues à la hausse des salaires et des matériaux. Le délai de construction convenu dans le contrat est également fixe. Pour son alimentation en énergie et fluides, le Centre sportif est relié à l'Université par une galerie technique, en grande partie réalisée et utilisée par les étudiants traversant la route cantonale. Afin de conserver au terrain son caractère de parc, toute circulation automobile a été exclue; les places de stationnement aux abords de l'Université ne sont guère éloignées. Le programme à court terme prévoit la construction d'une salle omnisports, de trois terrains de football et d'un terrain multijeux — déjà réalisés — puis d'un stade d'athlétisme et de quatre courts de tennis. En octobre 1972, avec l'accord des maîtres de l'ouvrage, la commission d'experts invitait le concurrent qui avait présenté l'offre la plus avantageuse à apporter quelques modifications à son projet. Le 20 décembre de la même année, la construction de la salle omnisports était adjugée et, la commune de Saint—Sulpice ayant accordé deux mois plus tard le permis de construire, les travaux pouvaient être entrepris au début de mars 1973i pour s'achever en mai 1974- Le Service des sports et le personnel d'exploitation occupent des immeubles existants. LA SALLE OMNISPORTS "PN automne 1971] les deux maîtres de l'ouvrage, ayant obtenu les moyens financiers et les autorisations nécessaires à la réalisation de la salle omnisports, chargent la Direction des constructions fédérales d'organiser un prendre place quelque 250 personnes. Les façades, toutes vitrées, offrent la transparence nécessaire à l'intégration au site de ce grand volume, ainsi qu'un contact visuel permanent de l'intérieur et de l'extérieur. La partie enterrée du bâtiment qui groupe tous les locaux secondaires et les salles de théorie et de combat est construite, dans sa majeure partie, en éléments de béton préfabriqués sur le chantier. Les murs intérieurs sont en briques de terre cuite. La structure porteuse de la salle de sport proprement dite est métallique. Quatre piliers supportent les deux poutres principales de 33 m. de portée où sont logées les cloisons mobiles. Trois chemins pour piétons se rejoignent près de la salle; l'un assure la liaison avec la Cité universitaire par la galerie technique sous la route cantonale, l'autre par l'allée de Dorigny, tandis que le troisième conduit au petit port des Pierrettes. Des ouvertures sur les façades nord et sud, combinées avec la ventilation mécanique et commandées électromécaniquement, et des panneaux chauffants au plafond, assurent les conditions climatiques voulues. L'éclairage est réalisé par des lampes à vapeur de mercure offrant un niveau d'éclairement de 400 lux. La salle, de 45 x 27 m., peut être divisée, suivant le programme d'utilisation, en trois espaces égaux au moyen de cloisons mobiles. Chaque salle ainsi créée dispose de son propre local d'engins et de tous les équipements nécessaires à un fonctionnement indépendant. Les matériaux de gros-oeuvre sont laissés à l'état brut. L'accent a été mis sur une exécution simple, fonctionnelle, permettant un entretien facile. Les installations sont prévues pour la pratique de la gymnastique, de l'athlétisme, du basketball, du handball et du volleyball. Un des locaux d'engins sera affecté, au début, à la musculation. Une salle de combat et une salle de théorie complètent cet aménagement. Photos GERMOND, Lausanne Pour limiter le volume apparent du bâtiment, tous les locaux secondaires sont enterrés et couverts par une terrasse de gazon en prolongation du terrain naturel. Cette terrasse permet l'accès de plain-pied à la tribune, où peuvent 24 25 Nouveaux doyens pour la période académique 1974-1976 Prof. Claude BRIDEL Doyen de la Faculté de théologie Prof. Jean-Luc Doyen de la Faculté des l e t t r e s Né en 1922 à Neuchâtel, le Prof. Jean-Luc Seylaz a fait ses études à la Faculté des lettres de notre Université. Il a obtenu la licence ès lettres en 1944 et le doctorat ès lettres, mention "très honorable", en 1958. Il a enseigné successivement, dès 1945> à la section française de l'Université américaine de Beyrouth, à l'Ecole supérieure de commerce de notre ville, à l'Université de Damas, puis, dès i 9 6 0 , au Gymnase de la Cité, à Lausanne. Il a été nommé professeur extraordinaire à la Faculté des lettres de notre Université en 1968, après y avoir déjà enseigné pendant trois années en qualité de chargé de cours. Né à Lausanne en 1922, le Prof. Claude Bridel a occupé divers postes pastoraux en France et en Suisse avant d être nommé professeur extraordinaire de théologie pratique, en 1962, à la Faculté de théologie de l'Eglise libre vaudoise, où il avait fait ses études et obtenu sa licence. Après la fusion des deux Eglises protestantes de notre canton, il a été transféré, également en qualité de professeur extraordinaire, à la Faculté de théologie de l'Université ( 1 9 6 6 ) . Docteur en théologie en 1 9 7 0 , il a été promu professeur ordinaire l'année suivante. Le Prof. Claude Bridel a été vice-président du Sénat de I968 à 1970; il préside la Commission des affaires étudiantes dès 1970 et, durant la période académique 1974 - 7 6 , la Commission universitaire. 1 Prof. Jean Photo H. Grindat Prof. Roland Prof. André DELESSERT Doyen de la Faculté des s c i e n c e s Né à Lausanne en 1923, le Prof. André Delessert a fait ses études à la Faculté des sciences de l'Université de Lausanne puis — après avoir obtenu la licence ès sciences — à la Sorbonne, au Collège de France et à l'Ecole normale supérieure, à Paris. Maître de mathématiques au Collège scientifique dès 1948 et au Gymnase de la Cité dès 1956, il a obtenu le doctorat ès sciences en 1962. Deux ans plus tard, il est nommé professeur extraordinaire à la Faculté des sciences; il y donne des cours de mathématiques générales et de géométrie. Il a été promu professeur ordinaire RUFF1EUX P r é s i d e n t de l ' E c o l e des S S P en I97O. Né à Bulle en 1921, le Prof. Roland Ruffieux a fait des études de lettres à l'Université de Fribourg, qui lui a décerné le doctorat en histoire, summa cum laude, en 1953- Il étudié ensuite à la Sorbonne, à l'Ecole pratique des hautes études et à l'Institut d'études politiques, où il a obtenu la licence ès sciences politiques en 1954. Après un stage au Cycle supérieur d'études politiques, à Paris, il a enseigné à l'Université de Fribourg dès 1958, et a été nommé professeur ordinaire en 1966. Parallèlement à cet enseignement, il a assumé les fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale, à Berne, de 1962 à 19Ô5i jusqu'à sa nomination en qualité de professeur extraordinaire de science politique à l'Ecole des sciences sociales et politiques de notre Université et de directeur de l'Institut de science politique. Il a été nommé professeur ordinaire en 1972. a 26 CANDARDJIS D'origine grecque, mais né à Genève en 1923, le Prof. Georges Candardjis a étudié à Genève et à Zurich et a reçu le diplôme fédéral de médecin en 1948. Il a accompli différents stages à Genève et à Lausanne et a reçu le Prix Edouard de Cérenville, avec le titre de lauréat de l'Université de Lausanne. Il a été nommé chef du Service universitaire de radiologie et professeur extraordinaire de radiologie en 1957; professeur ordinaire en 1963. Il a été notamment membre du Comité directeur du CHUV de 1966 à 1972, président de la Commission de prospective de la Faculté de médecine de 1970 à 1972, vice-doyen de la Faculté de I972 à 1974; il a présidé la Société suisse de gastro-entérologie en 196l - 6 2 et la Ligue suisse contre le cancer de 1967 à 1 9 7 0 , etc. Doyen de l a Faculté de droit Prof. Georges Doyen de la Faculté de médecine GAUTHIER Né à Lausanne en 1931» le Prof. Jean Gauthier a obtenu le doctorat en droit de notre Université en 1955- Après avoir reçu, deux ans plus tard, le brevet d'avocat, il est entré au Tribunal cantonal vaudois en qualité de greffier substitut puis de greffier, et en 1962 au Tribunal fédéral, où il a été successivement secrétaire et greffier. Chargé de cours à la Faculté de droit dès 1967, il a été promu professeur extraordinaire en 1970 ; ses enseignements comprennent la poursuite pour dettes et faillite, la procédure pénale et le droit pénal. Il a été rédacteur du "Journal des tribunaux", pour la partie du droit fédéral, de 1962 à la fin de l'année dernière. SEYLAZ 27 DIES ACADEMICUS 1 9 7 4 : Les docteurs honoris causa Département de biophysique de la Johns Hopkins University, à Baltimore (Maryland). C'est là qu'il enseigne, depuis 1949, en qualité de professeur de biophysique. Tout au long de sa carrière, il a contribué à former plusieurs physiologistes suisses, attirés à Philadelphie et à Baltimore par la réputation internationale dont jouit ce savant. C E T T E année, l o r s du D1ES ACADEMICUS qui se d é r o u l e r a jeudi 21 novembre en l'aula du P a l a i s de Rumine, l ' U n i v e r s i t é de Lausanne c o n f é r e r a le t i t r e de D o c t e u r h o n o r i s causa à t r o i s éminents savants é t r a n g e r s . Nous sommes heureux de l e s p r é s e n t e r brièvement à nos l e c t e u r s . P r o f . Jan Alberto SOGG1N chaire d'Ancien Testament à la Faculted evangelica de teologia de Buenos-Aires jusqu'en 1961. Il passe ensuite une année à l'Université hébraïque de Jérusalem et participe, durant l'été 1962, à une expédition archéologique dans la région de Naplouse. Il regagne Rome en automne 1962, appelé à occuper la chaire d'Ancien Testament à la Faculté de l'Eglise vaudoise. Il est nommé professeur ordinaire en 1966. Le Prof. Jan Alberto Soggin est né en 1926 à Lucques. Il a entrepris en 1947 des études universitaires, à la fois à la Faculté de droit de l'Université de Rome, qui lui a décerné le doctorat en droit en 1951> et à la Faculté de théologie de l'Eglise vaudoise, à Rome, où il a reçu la licence en théologie en 1953, après avoir suivi pendant deux ans les cours de la Faculté de théologie de Bâle afin de compléter sa formation. Nommé pasteur en 1954, il occupe la L'année suivante, il soutient à l'Université de Bâle une thèse intitulée : Das Königtum in Israël; Ursprünge, Spannungen, Entwicklung, qui lui vaut le grade de docteur en théologie. Entre temps, diverses universités l'ont invité à donner des cours et conférences, ainsi que des séminaires. C'est ainsi qu'il se rend à Hambourg, Kiel, Bâle et Chicago. Durant le semestre d'été 1966, il est professeur invité au Princeton thelogical Seminary. En 1968, il organise un Congrès international pour l'étude de l'Ancien Testament, à Rome. Prolongeant les contacts établis en Israel avec l'Institut 28 pour les études orientales de l'Université de Rome, il passe l'examen d'habilitation avec succès et obtient de l'Université de Rome la "libera docenza" en 1968. Dès I97O, le Pontificium Institutum Biblicum le charge d'un cours semestriel. Cette collaboration s'est dès lors renouvelée chaque année, permettant au Prof. Soggin d'établir des liens entre la Faculté de l'Eglise vaudoise, le monde universitaire italien et les institutions académiques de l'Eglise catholique romaine. Prof. Martin G . LARRABEE C'est à Boston, en 1910, qu'est né le Prof. Martin G. Larrabee. Il a obtenu la licence de physique au Harvard College et le doctorat en biophysique à l'Université de Pennsylvanie, en 1937' Il travaillé dans cette université comme assistant de recherche, avant de devenir professeur assistant de physiologie au Cornell Medical College. Il est ensuite professeur assistant puis professeur associé à l'Université de Pennsylvanie (Johns on Foundation) , avant d'entrer au Son activité scientifique, en effet, a été extrêmement fructueuse. Outre ses apports dans divers domaines de la physiologie appliquée, il a été le premier à étudier les corélations entre l'activité électrique du tissu nerveux et son métabolisme. Actuellement, ses recherches se poursuivent dans le domaine du rôle des facteurs de croissance (nerve growth factors) sur le développement du système nerveux des vertébrés; ces facteurs entrent certainement en jeu dans le fonctionnement de la mémoire, et Martin G. Larrabee a été un des premiers à montrer des modifications biochimiques des membranes excitables lors de leur activation. a Le Prof. Martin G. Larrabee est membre de la National Academy of Science, de 1'American Physiological Society et de 1'American Neurochirurgical Society, de la Biophysical Society, de l'International Neurochirurgical Society, de la Society for Neurosciences, ainsi que de The Physiological Society of England. Prof. Philip SANDBLOM rédaction des "Acta Chirurgica Scandinavica" et a fonctionné comme expert pour les examens d'habilitation des professeurs et chirurgiens de Suède, du Danemark et de la Finlande. Le Prof. Philip Sandblom est né en 1903 à Chicago. Il a fait ses études de médecine à l'Université de Stockholm (Karolinska medico-chirurgiska Institutet). Médecin diplômé en 1930, il a obtenu le doctorat en médecine en 1944, après avoir complété sa formation de chirurgien par de nombreux stages accomplis en Suède, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Allemagne et à Paris. Spécialiste de la chirurgie abdominale et des voies biliaires, il commence en 1944, au Karolinska Institutet de Stockholm, une brillante carrière d'enseignant, tout en devenant médecin en chef, 1'année suivante du Département de chirurgie de l'hôpital pédiatrique de Lovisas, dans la banlieue de la capitale. Il occupe ce poste jusqu'en 1950, année de sa nomination, en qualité de professeur de chirurgie de l'Université de Lund et de directeur de la Clinique chirurgicale de l'Hôpital de Lund. Prorecteur de l'Université de Lund en 1956, il devient recteur en 1957 et occupe cette charge jusqu'en 1968. Aussi cette université lui décerne—t—elle le doctorat honoris causa en philosophie en 1968. Il avait déjà reçu précédemment le doctorat honoris causa à Glasgow en 19Ô5 et à la Sorbonne en 1967. S'intéressant aux affaires sociales, il a joué un grand rôle dans le développement des assurances en Suède. C'est ainsi qu'il a fonctionné comme médecin-adjoint de l'Etablissement national des assurances et comme expert médical du Conseil royal pour les affaires d'assurances. Il a également fait partie du Conseil scientifique de la Délégation de recherche de la Défense. Il a pris une part active à la 29 Plusieurs grandes universités américaines ainsi que l'Université libre de Berlin l'ont appelé à enseigner, en qualité de professeur invité. Il a pris une part très active à de nombreux congrès. Il a été, en 1967, président de la Société internationale de chirurgie et joue encore aujourd'hui un rôle en vue dans cette importante association. Depuis qu'il a pris sa retraite, le Prof. Philip Sandblom a donné à notre Université, en qualité de professeur invité, des enseignements extrêmement appréciés en chirurgie, dans le cadre de l'enseignement de clinique chirurgicale du Prof. F. Saegesser. Il participe de la façon la plus active à la vie du Service de chirurgie, faisant opérer les assistants et les aidant dans leurs travaux. Il consacre également une partie de son temps à l'Hôpital des Vétérans, à San Diego (Californie). La collation du titre de docteur honoris causa au Prof. Philip Sandblom est donc un témoignage de gratitude et de reconnaissance envers un éminent savant et médecin, qui est depuis longtemps un grand ami de notre Université. Nouveaux professeurs honoraires de l'Université de Lausanne d'un troupeau sans c e s s e renouvelé au cours des trente d e r n i è r e s a n n é e s . Prof. André Il l e s a r e n o u v e l é s , modernisés et développés avant d'en transmettre une partie à des c o l l è gues plus jeune. P r o f e s s e u r ordinaire et d i r e c t e u r en t i t r e de l ' E c o l e de pharmacie dès 1947, le P r o f . André Girardet veille sans r e l â c h e au développement de son E c o l e . Inspiré par un idéal p r o f e s s i o n nel a u s t è r e et grand, il s ' e s t acquis une auto r i t é dont s e s anciens élèves et l'ensemble du corps pharmaceutique s u i s s e lui sont r e c o n n a i s s a n t s . Au moment où le Conseil d'Etat le nomme p r o f e s s e u r h o n o r a i r e , s e s amis, s e s c o l l è g u e s , s e s c o n f r è r e s et s e s étudiants lui adressent leur hommage de gratitude et l e u r s voeux pour une r e t r a i t e h e u r e u s e . GIRARDET L a limite d'âge imposée par l a loi oblige M. André G i r a r d e t , p r o f e s s e u r de chimie p h a r maceutique et d i r e c t e u r de l ' E c o l e de P h a r macie de l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, à prendre s a r e t r a i t e . Il aura enseigné à Lausanne, comme p r o f e s s e u r , pendant 39 années et d i r i gé l ' E c o l e pendant plus de 27 a n s . Prof. C I N Q p r o f e s s e u r s ordinaires de l ' U n i v e r s i t é de Lausanne sont parvenus au terme de leur c a r r i è r e d'enseignant. Le Conseil d'Etat leur a conféré le t i t r e de p r o f e s s e u r h o n o r a i r e , en leur exprimant la r e c o n n a i s s a n c e du pays vaudois pour l e s éminents s e r v i c e s qu'ils ont r e n d u s . Edouard JÉQUIER L a Faculté de médecine doit se s é p a r e r du P r o f . .Michel J é q u i e r , chef du S e r v i c e de neu r o l o g i e , qui a rendu de si éminents s e r v i c e s à la r e c h e r c h e et à l'enseignement de la médeci n e , dans l e domaine de la n e u r o l o g i e . Nous leur souhaitons de jouir d'une longue et fructueuse r e traite . Prof. Michel puis s e s études de l e t t r e s à Lausanne, où son p è r e , le P r o f e s s e u r Charles B u r n i e r , avait été appelé à la c h a i r e de g r e c de l ' U n i v e r s i t é . BURNIER L i c e n c i é ès l e t t r e s en 1927, il s e tourne a l o r s v e r s la théologie, qu'il étudiera en Allemagne et à P a r i s . De 1933 à 1945, il est martre de g r e c et de philosophie au Gymnase de jeunes filles de Lausanne, tout en élaborant, sous la direction d'Arnold Reymond, une thèse de doctorat intitulée Révélation chrétienne et jugements de valeur religieux (194-2). L a publication de cet ouvrage c o n s i d é r a b l e , suivi coup sur coup d'un r e c u e i l d ' e s s a i s : B i b l e et théologie ( 1 9 4 3 ) , et de c e s "Journaux" de forme si p e r s o n n e l l e , L a maison du potier et Dans des v a s e s de t e r r e , le c l a s s e parmi l e s théologiens l e s plus originaux de la S u i s s e romande. Dès 1945, il enseigne l'apologétique et la théologie contemporaine à la Faculté de théolo gie de l ' U n i v e r s i t é , ainsi que, pendant quel ques a n n é e s , à c e l l e du chemin des C è d r e s . Il a élargi c e s enseignements dans des domaines aux f r o n t i è r e s de la culture g é n é r a l e , en étu diant, par exemple, la n a i s s a n c e et la vie des symboles dans le langage des peuples . Il savait aussi é v e i l l e r l ' i n t é r ê t de s e s auditeurs à l'égard de la pensée catholique contemporaine. Nous apprenons avec r e g r e t s que l e P r o f . Edouard B u r n i e r a donné s a démission, le mois d e r n i e r , pour d'impérieuses r a i s o n s de santé. L e c t e u r infatigable et prodigieusement informé de tout ce qui s ' é c r i t , qui butine dans l e s champs l e s plus divers pour en f a i r e le miel dont s e s étudiants auront la primeur, le P r o f . Edouard B u r n i e r a été comme le " p a s t e u r " Bourgeois de P r a z , dans le Vully f r i b o u r g e o i s , né à P e s e u x en 1906, le P r o f . Edouard B u r n i e r a fait s e s c l a s s e s à Neuchâtel, puis 30 D'origine vaudoise, né à Grandson en 1904, fils de pharmacien, le P r o f . André Girardet s ' e s t i n t é r e s s é aux plantes dès son enfance. Après des études s e c o n d a i r e s à Yverdon et à Trogen (Appenzell), il p r é p a r e à Lausanne le diplôme fédéral de pharmacien et l'obtient au printemps 1927. Son intérêt pour l e s plantes et pour la chimie le conduit à l ' U n i v e r s i t é d'Edimbourg, où pendant quatre ans il est l ' é l è v e , puis l ' a s s i s t a n t du P r o f . G . B e r g e r . Il y élabore s a t h è s e de docteur ès s c i e n c e s , s u r l e s alcaloi'des de P u k a t e a . Après un stage à Oxford, il est engagé comme chimiste dans l e s l a b o r a t o i r e s de r e c h e r c h e d'une grande usine b â l o i s e de l'industrie pharmaceutique. En 1935, il s é j o u r n e à P a r i s , y fréquente l e s l a b o r a t o i r e s de la Faculté de pharmacie, puis il est nommé p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e à l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, pour y enseigner la pharmacie galénique et la botanique pharma ceutique, puis la chimie pharmaceutique et la pharmacognosie. Pendant plus de dix a n s , il a assumé la t r è s lourde charge des t r o i s e n s e i gnements principaux de l ' E c o l e de pharmacie. O r i g i n a i r e de Neuchâtel, le P r o f . Michel J é quier est né à Champagne (Vaud) en 1909. Son p è r e , Gustave J é q u i e r , était égyptologue et p r o f e s s e u r à l ' U n i v e r s i t é de Neuchâtel. Après quelques s e m e s t r e s à Neuchâtel et à B e r n e , le P r o f . Michel Jéquier a terminé s e s études de médecine à Lausanne, en 1933, puis a accompli divers stages au National Hospital à L o n d r e s , à l'Institut d'anatomie pathologique de B â l e , à la Clinique Mon-Repos au M o n t - P è l e r i n et à l'Institut d'hygiène de Z u r i c h . Assistant à la Clinique médicale de Lausanne en 1936, chef 31 de clinique au deuxième S e r v i c e u n i v e r s i t a i r e de médecine en 1939, il est nommé p r i v a t - d o cent à la Faculté de médecine en 194-5. 11 de vient en 1954- le premier médecin-chef de la Division de neurologie de la Clinique médica l e , au Pavillon B o u r g e t . Chargé de cours en 1957, H est nommé p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e en 1962, lorsque la c h a i r e de neurologie est créée> et que la Division de neurologie a c quiert son autonomie. Sept ans plus t a r d , en 1969, la Division est t r a n s f é r é e à l'Hôpital de Beaumont et transformée en un S e r v i c e uni v e r s i t a i r e ; la même année, le P r o f . Michel Jéquier est promu p r o f e s s e u r o r d i n a i r e . Le P r o f . Michel Jéquier a également été appe lé à enseigner à l ' é t r a n g e r , notamment à l ' U n i v e r s i t é Harvard en I 9 6 0 et 1970. Membre de nombreuses s o c i é t é s savantes s u i s s e s et é t r a n g è r e s , il a présidé la S o c i é t é s u i s s e de neurologie de 1971 à 1 9 7 3 . Il est membre d'honneur de la S o c i é t é f r a n ç a i s e de neurolo gie ainsi que de l'American Neurological A s s o c i a t i o n . 11 a été le rédacteur de la "Revue médicale de la S u i s s e romande" de 1953 à 1970. 11 a publié plus de cent travaux s c i e n t i fiques c o n s a c r é s à la neurologie clinique, à la neuropathologie (encéphalite pseudo-tumo r a l e , syndrome de M a r c h i a f a v a - B i g n a m i , maladie de Recklinghausen, insolation, syn drome de Devic, s c l é r o s e en plaques, a r t h r o se c e r v i c a l e , e t c . ) et à la génétique médicale, (chorée de Huntington, dystrophie myotonique, myopathies, p a r a p l é g i e s , e t c . ) . 11 est é g a l e ment l'auteur de remarquables travaux d'hé raldique et d ' h i s t o i r e , "hobby" auquel il en tend à l'avenir c o n s a c r e r partiellement s a r e t r a i t e , que tous ceux qui ont été s e s c o l l a b o r a t e u r s ainsi que s e s a s s i s t a n t s et étudiants souhaitent longue et h e u r e u s e . Prof. Firmin OULÈS 11 est difficile de se f a i r e à l'idée que le P r o f . Firmin Oulès, toujours jeune d'allure et de pensée, a atteint la limite d'âge et qu'il a p r i s sa r e t r a i t e . P e r s o n n a l i t é t r è s f o r t e , aux con ceptions spontanément originales - et non par un anticonformisme de p r i n c i p e , qui n ' e s t qu'une forme particulièrement aliénante de conformisme - d'une indépendance absolue, doué d'un sens critique impitoyable allié à de délicates qualités de c o e u r , d'une fidélité sans faille pour s e s amis, le P r o f . Firmin Oulès occupait à la Faculté de droit une place bien marquée. De nationalité f r a n ç a i s e , com me Léon W a l r a s , dont il occupait la c h a i r e , s a c a r r i è r e de p r o f e s s e u r , sinon d'enseignant, s ' e s t déroulée entièrement à Lausanne. double b a c c a l a u r é a t de mathématiques et de philosophie, b a s e devenue quasi n é c e s s a i r e pour l'économiste contemporain. Puis il suivit deux v o i e s , théorique et pratique, à l ' U n i v e r sité et dans l'Administration. 11 p r é p a r e la l i c e n c e en droit et le doctorat en droit, men tion s c i e n c e s économiques, aux F a c u l t é s de droit de Toulouse d'abord, de P a r i s ensuite. 11 devint contrôleur de l'enregistrement et des contributions d i r e c t e s , ce qui lui fit a c q u é r i r une expérience p r é c i e u s e des hommes et de l e u r comportement. Mais l'enseignement l ' a t - t i r a i t . Après avoir été a s s i s t a n t à l a F a c u l t é de droit de P a r i s , il fut chargé de cours aux F a c u l t é s de droit d ' A i x - e n - P r o v e n c e , R e n n e s , Toulouse et A l g e r . " s u r le t e r r a i n " à la r e c h e r c h e des données économiques, politiques, s o c i a l e s et financiè r e s , i l fit suivre à s e s auditeurs l'évolution des grands problèmes économiques de notre temps. Inspirés de s e s i d é e s , t h è s e s et ou vrages commencèrent d ' a p p a r a î t r e , formant la collection de " L a nouvelle école de L a u s a n n e " . L e s r é s u l t a t s de son enseignement peuvent se m e s u r e r aux vocations qu'il a s u s c i t é e s : la plupart des p r o f e s s e u r s qui e n s e i gnent actuellement l'économie politique à L a u sanne sont s e s anciens étudiants. Des compétences étendues, un esprit d'initia tive et de r é a l i s a t i o n toujours en é v e i l , une disponibilité exemplaire enfin entraînent le P r o f . Georges Panchaud à déployer une a c t i vité pédagogique c o n s i d é r a b l e , à l ' é c h e l l e nationale et internationale. Que ce soit en qualité de membre de la Commission s u i s s e de l ' U N E S C O , de délégué ou d'expert, il p a r t i c i pe à de nombreuses missions en S u i s s e , en Europe, en A r a b i e , en Afrique; qu'il s ' a g i s s e de l'enseignement de l ' h i s t o i r e , de l ' o r g a n i s a tion de fondations (Village P e s t a l o z z i , e t c . ) , de réformes d i v e r s e s , de la planification de l'éducation, de la promotion et de la gestion du " b a c c a l a u r é a t i n t e r n a t i o n a l " , le P r o f . G . Panchaud propose des solutions qui retiennent l'attention, tout en s'attachant lui-même à leur actualisation sur le t e r r a i n . Son activité ne pouvait s e b o r n e r à l ' e n s e i gnement o r a l . L a l i s t e de s e s publications est imposante et elle s e r é p a r t i t s u r plusieurs pays : la S u i s s e , la F r a n c e , la Belgique, l ' I t a l i e et même l ' A n g l e t e r r e , où a été édité (en a n g l a i s ) dans une collection de l i v r e de poche, un de s e s o u v r a g e s . P r o f e s s e u r et c h e r c h e u r - pour employer un terme à la mode - le P r o f . Firmin Oulès a été l'un et l ' a u t r e avec une t e l l e foi, une t e l l e a r deur, qu'on ne saurait imaginer qu'il ait pu ê t r e l'un sans l ' a u t r e . Et c ' e s t sans doute pour c e l a que s ' e s t l e v é e maintenant une pépi n i è r e d'économistes dans le Canton de Vaud. G. F . Prof. En 1939, à la r e t r a i t e de P a s c a l Boninsegni décédé le premier jour de s a r e t r a i t e - il fut désigné par l ' U n i v e r s i t é de Lausanne pour r e prendre la c h a i r e d'économie politique, en qualité de p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e . Outre l'économie politique proprement dite, la c h a i r e comprenait e n c o r e l'économie f i n a n c i è r e , l ' h i s t o i r e des doctrines économiques et la s t a t i s t i q u e . En 194-3, le P r o f . F . Oulès était promu à l ' o r d i n a r i a t . 11 donna à s e s cours un tour t r è s p e r s o n n e l , dans la forme et dans le fond. Estimant que l'économie politique n ' e s t pas pure théorie ce qui la l a i s s e r a i t au stade de simple s p é c u lation intellectuelle - et qu'il est n é c e s s a i r e de t e n i r compte des faits et des c i r c o n s t a n c e s , il réunit, pour l e s fondre, "l'économie p u r e " et "l'économie appliquée", distinguées et s é p a r é e s systématiquement pas Walras et P a r e to, sans pour autant s a c r i f i e r l'une à l ' a u t r e . Recomposant sans c e s s e s e s cours à la suite d'études approfondies, conduites à la fois ou successivement dans son cabinet de travail et Né en 1904 dans le sud-ouest de l a F r a n c e , il y fit des études qui furent sanctionnées par un 32 Georges PANCHAUD Né à L a T o u r - d e - P e i l z en 1908, le P r o f . Georges Panchaud s e destinait primitivement aux p r o f e s s i o n s techniques; diplômé du T e c h nicum de Berthoud, il t r a v a i l l a durant quel ques années dans une e n t r e p r i s e . L e goût de l'enseignement l ' i n c i t a néanmoins à changer d'orientation et à s ' y p r é p a r e r en e n t r e p r e nant des études de l e t t r e s à l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, où il obtint s a l i c e n c e ( h i s t o i r e et langues modernes) en 1 9 3 6 . Il compléta u l t é rieurement s a formation aux U n i v e r s i t é s de Bonn et d'Oxford. Souvent c e n t r é s u r l ' e f f i c a c i t é de l ' a c t i o n , il n'en néglige pas pour autant s e s tâches d'en seignant, d'abord et surtout à l ' U n i v e r s i t é de Lausanne, mais également aux U n i v e r s i t é s de Genève, de Michigan ( 1 9 6 6 ) , de Montréal ( 1 9 6 7 ) et d'Ottawa ( 1 9 7 2 ) , opérant ainsi sans c e s s e le passage du rationnel au r é e l et du r é e l au rationnel avec une souplesse r e m a r quable, qui constitue probablement s a v é r i t a ble o r i g i n a l i t é . En 1952, il soutint brillamment à Lausanne une thèse c o n s a c r é e aux E c o l e s vaudoises à la fin du régime b e r n o i s . A ce moment-là, le P r o f . G . Panchaud avait déjà amorcé une v é r i t a b l e c a r r i è r e pédagogique : passant du s e c t e u r professionnel et privé au s e c t e u r pu b l i c , nous le trouvons en 194-1 au Collège d'Aigle e t , dès 1944, à la tête de l ' E c o l e su p é r i e u r e de jeunes filles à Lausanne ( é c o l e transformée en collège secondaire mixte en 1 9 5 6 ) ; il dirige ce nouvel établissement j u s qu'en 1958, date à laquelle il est nommé p r o f e s s e u r de pédagogie à l ' U n i v e r s i t é de L a u sanne, où il succède à Louis Meylan. P a r a l lèlement, il s ' a t t e l l e à la création du Séminai r e pédagogique de l'enseignement s e c o n d a i r e , dont il assume la direction jusqu'en 1 9 7 0 . En proposant la nomination du P r o f . G. P a n chaud à l'honoratiat, l ' E c o l e des s c i e n c e s s o c i a l e s et politiques a entendu témoigner pu bliquement l'estime qu'elle porte à celui qui fut aussi son président, mais sans r e n o n c e r dès aujourd'hui à s e s c o n s e i l s et à son appui c o l l é g i a l , puisqu'elle compte lui c o n f i e r , pen dant quelque temps e n c o r e , une charge d'en seignement. 33 Huit professeurs ordinaires installés au Dies Academicus 1974 P r o f . Jean W. BRACK aux autorités fédérales et au Grand Conseil Parallèlement à son activité de conseiller juridique, M. J. W. Brack a accepté d'importantes charges d'enseignement. De 1951 à 1953, puis en 1969, il a donné le cours de droit fiscal à la Faculté de droit de Lausanne, en remplacement du regretté Prof. Henri Zwahlen. Il a également enseigné à Neuchâtel, en qualité de chargé de cours. Il a aussi donné, de 1957 à 1965, les cours de droit fiscal destinés aux candidats aux examens de comptable diplômé, d'expert comptable et d'expert fiscal. Originaire de Lausanne et Mô'nthal (AG), le Prof. Jean W. Brack est né à Lausanne en 1912. Il a étudié à la Faculté de droit de notre Université et a obtenu en 1942 le doctorat en droit, mention économie politique. Après un stage au Département de justice et police du Canton de Vaud, il a occupé de 1942 à 1953 le poste de secrétaire juriste au Département des finances. Il a été ensuite conseiller juridique et fiscal dans une grande fiduciaire lausannoise, pour revenir, en 1956, au Département de justice et police, en qualité de conseiller juridique. Dès i 9 6 0 , il a fonctionné comme secrétaire des affaires fédérales, chargé de préparer les rapports du Conseil d'Etat En I97O, M. Jean W. Brack, qui occupait alors le poste d'adjoint universitaire au chef du service de justice et législation du Département cantonal de justice et police, a été nommé professeur extraordinaire de droit fiscal à l'Ecole des HEC, succédant ainsi qu Prof. H. Zwahlen. En 1 9 7 2 , il a été nommé vice-recteur de l'Université, en remplacement du Prof. Jean-C. Biaudet. Prof. Robert HUGUENIN Né en 1927 à La Brévine, le village des Montagnes neuchâteloises dont il est originaire, le Prof. Robert Huguenin a fait ses études à la Faculté des sciences de l'Université de Lausanne, qui lui a décerné 34 collaboration avec le Prof. D. Rivier — sur les phénomènes d'aimantation et d'effet de Hall dans les métaux, en particulier dans les alliages à base de nickel. que Prof. Antonio Spécialiste de la physique du solide, le Prof. Robert Huguenin est l'auteur de diverses publications scientifiques importantes - certaines en 1974/76. STÄUBLE Prof. la licence ès sciences mathématiques et physiques en 1958 et le doctorat.ès sciences en 1964. Il a été assistant au Laboratoire de physique de physique de notre Université, associé de recherche à 1'Atomic Energy Research Establishment, à Harwell (Grande-Bretagne). En 1966, il a été engagé à la Faculté des sciences de l'Université de Lausanne en qualité de chef de travaux et, l'année suivante, il était nommé professeur extraordinaire, chargé des cours de physique expérimentale donnés aux étudiants en médecine et en pharmacie. Faculté des lettres de l'Université de Lausanne. Il est membre suppléant de la Commission locale du Fonds national et a été désigné comme vicedoyen de la Faculté des lettres pour la période académi- Originaire du canton d'Argovie, le Prof. Antonio Stâuble est né en 1933 à Bordighera et a passé sa jeunesse en Italie, jusqu'à la maturité classique qu'il a obtenue en 1951- Il a fait ensuite des études de lettres (italien, français, latin) dans les Universités de Bâle, Paris, Heidelberg et Florence et a obtenu à Bâle, en 1957, le diplôme d'enseignement secondaire supérieur délivré par le Canton de Bâle-Ville et, la même année, le doctorat ès lettres. Il a ensuite enseigné l'italien et le français dans les lycées bâlois. Dès I965, il a donné des cours de littérature italienne à l'Université de Bâle, en qualité de privât— docent. A deux reprises, en 1962 / 63 et en 1968 / 69, il a travaillé à l'Institut suisse de Rome. Il a été, de 1965 à I 9 7 I , le président de l'Association bâloise pour la promotion des rapports culturels avec l'Italie. C'est en 1969 qu'il a été nommé professeur extraordinaire de langue et littérature italiennes à la Valentin BONIFAS Né à Genève en 1 9 1 8 , le Prof. Valentin Bonifas a fait ses études dans sa ville natale et a obtenu le diplôme fédéral de médecin en 1945- De 1946 à 1952, il est assistant au Laboratoire de bactériologie de l'Université de Genève; en cette qualité, il participe à 1'enseignement de la bactériologie ainsi qu'à des travaux de standardisation organisés par l'OMS, et s'occupe de la production de vaccin BCG pour le Canton de Genève. Il devient chef de travaux de bactériologie en 1952, chef du Service de virologie de l'Institut de microbiologie en 1955- Deux ans plus tard, il quitte Genève pour les EtatsUnis et devient assistant de recherche au Département de microbiologie de l'Université de S^-Louis (Missouri); en 1958, il y est nommé professeur associé et enseigne notamment la microbiologie, l'immunologie, la cytologie. En 1962, il enseigne à l'Université d'Oregon, à Portland, 35 en qualité de professeur associé. De retour en Suisse en 1963, il devient chef du Service de virologie à l'Institut d'hygiène et de microbiologie médicale à l'Université de Berne, où il est, plus tard, nommé professeur extraordinaire. En 1968, le Prof. Valentin Bonifas a été appelé par notre Université en qualité de professeur extraordinaire de microbiologie à la Faculté de médecine et de directeur de l'Institut de microbiologie. Prof. B e r n a r d DU TOIT Né à Lausanne en 1933, le Prof. Bernard Dutoit a fait ses études à la Faculté de droit de notre ville, puis à l'Institut de droit aérien de l'Université de Cologne. Docteur en droit de l'Université Lausanne en 1957, il a complété ses études à Paris et y a reçu le diplôme de l'Institut des hautes études internationales et le diplôme de russe décerné par l'Ecole nationale des langues orientales. Il a été juriste à l'Administration fédérale des contributions, puis a participé, comme rédacteur juridique, à l'élaboration d'un ouvrage encyclopédique sur l'URSS, publié à Fribourg—en—Brisgau. En 1966 et 1967, il a travaillé au Bureau permanent de la Conférence de droit international privé à La Haye. Il a été nommé professeur extraordinaire à la Faculté de droit de notre Université en 1967 et chargé de l'enseignement du droit comparé, de l'introduction au droit ainsi que de la direction de l'Institut de droit comparé - il est l'un des rares spécialistes suisse du droit soviétique — et de la Bibliothèque de la Faculté de droit. Il a également donné un cours de droit international public à l'Université de Fribourg de I 9 7 O à 1 9 7 3 . Il a été doyen de la Faculté de droit de l'Université de Lausanne pendant la période académique 1 9 7 2 / 7 4 . Ajoutons enfin qu'à partir de cet automne, il donne à l'Université de Bâle un cours sur les organisations internationales. Prof. re à l'Université de Lausanne en i960, en qualité de chef de travaux au Laboratoire de géophysique, puis de chargé de cours de topographie en 1962. Il a été nommé professeur extraordinaire de géophysique et directeur de l'Institut de géophysique de la Faculté des sciences de notre Université en 1967. Pendant trois ans, jusqu'à l'installation à Lausanne du Centre romand de géophysique, en 1970, il a aussi enseigné à l'Université de Genève. P r o f . André ( 1 9 7 3 ) , parus dans la collection de la Bibliothèque historique vaudoise. En I 9 6 5 , il a commencé sa carrière d'enseignant à l'Université, comme privat-docent à l'Ecole des SSP, en donnant un cours d'histoire sociale. En 1968, il a été nommé professeur extraordinaire et chargé de l'enseignement - outre l'histoire sociale — de l'histoire générale des XIX et XX siècles. Il a assumé les fonctions de président de l'Ecole des sciences sociales et politiques de I97O à 1972. e POUDRET Camille M E Y E R DE S T A D E L H O F E N Le Prof. André Lasserre est né à Lausanne en 1927. Il fait ses études de lettres dans notre Université, obtenant la licence ès lettres en 1948, le doctorat en 1952. Il a enseigné successivement au Collège de Rolle, au Collège classique cantonal, à Lausanne, et au Gymnase du Belvédère. Parallèlement à cette activité, il a entrepris des recherches historiques qui aboutirent, entre autres publications, à sa thèse sur "La situation des ouvriers de l'industrie textile lilloise sous la monarchie de Juillet" ( 1 9 5 2 ) , à un ouvrage sur "Henri Druey, fondateur du radicalisme vaudois et homme d'Etat suisse" ( i 9 6 0 ) , puis à "La classe ouvrière dans la société vaudoise, 1845 à 1914" a Genevois d'origine, le Prof. Camille Meyer de Stadelhofen est né à Genève en 1929. Il fait ses études à la Faculté des sciences de cette ville et a obtenu le diplôme d'ingénieur-géologue en 1953 et le doctorat ès sciences en 19Ô1. Avant sa nomination à l'Université de Lausanne, il s'est occupé de recherches géologiques et de prospection dans l'ancien Congo belge (aujourd'hui, Zaïre) ainsi qu'en Angola. Il a commencé sa carriè3 36 lecteur à l'Ecole de français moderne e LASSERRE Prof. J e a n - F . HOMMAGE A BENJAMIN R0SSEL Né à Saint-RaphaèM (Var) en 1931, le Prof. Jean-François Poudret a fait ses études à la Faculté de droit de l'Université de Lausanne. Docteur en droit (lauréat de l'Université) en 1957» il a obtenu son brevet d'avocat et a ouvert son étude la même année. Il a notamment publié un ouvrage sur "La succession testamentaire dans le Pays de Vaud à l'époque savoyarde" (Bibliothèque historique vaudoise, 1 9 5 7 ) . En 1963, il a été nommé professeur extraordinaire d'histoire du droit à la Faculté de droit de notre Université; il est en outre chargé, dès 1964, du cours de procédure civile. 7^"OS v a c a n c e s ont été cruellement a t t r i s t é e s par le décès de notre excellent collègue, Benjamin R o s s e l . Atteint dans sa santé peu après la r e n t r é e d ' a v r i l , il voulut cependant assumer tout son enseignement jusqu'au d e r n i e r jour du s e m e s t r e d ' é t é . L'opération déli cate qu'il devait subir peu après amena l e s complications l e s plus g r a v e s . Il fut emporté le 21 août, après s i x semaines de souffrances et de lutte. auxquels il vouait en toutes c i r c o n s t a n c e s un extrême i n t é r ê t . En raison de c e s dons humains, Benjamin R o s s e l était né pédagogue. S a l i c e n c e terminée à l'Université de Lausan ne, il's'intéressa très vite à l'enseignement du f r a n ç a i s . Il l'enseigna à l ' E c o l e Nouvelle d'abord, puis au Chenit et au Collège de Béthusy avant d'être appelé à 1' Ecole de f r a n ç a i s mo derne en 1 9 6 8 . C'est là qu'il trouva la c o n s é c r a tion de son e x p é r i e n c e pédagogique et le cou ronnement de s e s t r a vaux de r e c h e r c h e . Comme il s ' é t a i t tou jours passionné pour les problèmes de langue et de grammaire, le Dé partement de l ' i n s t r u c tion publique l'avait chargé de r é d i g e r plu s i e u r s manuels pour l'enseignement secondai r e vaudois. Il entreprit cette tâche avec enthou s i a s m e , conscient c e Photo Raymond Favre pendant des difficultés et des embûches inhérentes à une telle e n t r e p r i s e . 11 était également l'auteur de plusieurs a r t i c l e s sur l'enseignement de la morphologie et de la syntaxe f r a n ç a i s e s . Sous le coup de l'émo tion, il est encore im possible de mesurer le vide immense que l a i s s e son départ auprès de s e s étudiants et de s e s collègues. Sa sérénité bienveillante, sa dispo nibilité constante, sa g e n t i l l e s s e et sa franche gaité constituaient une part e s s e n t i e l l e et n é c e s s a i r e de notre vie à l ' E c o l e de f r a n ç a i s mo derne . Chacun de nous était habitué au bienfait de son rayonnement. De cette t e r r e vaudoise où il était n é , à L u t r y , en 1923, Benjamin R o s s e l avait la tranquillité douce, l'humanisme solide qui alliait la profondeur mystique et la rigueur de l ' e s p r i t à un authentique amour de la v i e . Ce qui frappait en lui, c ' é t a i t sa parfaite d r o i ture intellectuelle et m o r a l e . Cette qualité d'ailleurs excluait toute forme d ' i n t o l é r a n c e , elle n'avait rien de pesant pour l e s autres Collaborateur des Cours de V a c a n c e s de la Faculté des l e t t r e s depuis 1949, il en appré ciait l'atmosphère détendue et j o y e u s e . 11 lui 37 C'est peu dire que Benjamin Rossel était ap p r é c i é de s e s étudiants et de s e s c o l l è g u e s . P a r tout son ê t r e et par ce qu'il donnait de lui-même à ceux qui le côtoyaient, il est de ceux dont le souvenir aide l e s autres à v i v r e . fallait ce climat de confiance et de chaleur humaine pour qu'il pût donner toute sa m e s u r e . S a passion de l'enseignement était communica tive, elle entrafnait s e s étudiants et donnait t r è s vite aux c l a s s e s dont il avait la charge de la cohésion et de l'enthousiasme. A l ' E c o l e de f r a n ç a i s moderne, sa tâche était lourde, puisque en plus de la grammaire qu'il e n s e i gnait dans deux c l a s s e s , il assumait un e n s e i gnement de c a r a c t è r e l i t t é r a i r e . Son expé r i e n c e et sa disponibilité nous amenaient spon tanément à f a i r e appel à lui en maintes c i r constances . A Madame R o s s e l , à s e s cinq enfants et à toute sa famille va la sympathie t r è s s i n c è r e de s e s c o l l è g u e s , de s e s étudiants et de s e s amis. Robert Marclay Benjamin Rossel, grammairien J^E nom de notre collègue Benjamin Rossel, qui vient de nous être si brusquement enlevé, restera étroitement lié à la Grammaire française dont il était l'auteur avec Louis Gigon. Il avait rédigé cet important ouvrage en deux volumes à la demande du Département de l'instruction publique qui désirait doter les classes de notre enseignement secondaire d'un nouvel instrument de travail au lendemain de la réforme de 1956. Cette Grammaire, dont il avait écrit la partie théorique, fut complétée par un livre d'Orthographe et morphologie françaises écrit en collaboration avec Jacqueline Seylaz. Tout auteur d'un manuel scolaire, et qui plus est d'un manuel de grammaire française, se heurte à mille difficultés et s'expose inévitablement aux critiques. L'énorme capacité de travail de Benjamin Rossel lui avait permis de surmonter les premières; quant aux secondes, il les recevait avec cette bonhomie souriante et cette heureuse philosophie de la vie qui le caractérisaient. Il n'arrivait cependant pas toujours à dissimuler aux yeux de ses amis les plus proches une certaine déception, voire un peu d'amertume en constatant les incessantes remises en cause tant doctrinales que pédagogiques qui agitaient, ces dernières années, l'enseignement de la grammaire au niveau secondaire. Non pas qu'il fût, comme on pourrait le penser, hostile à toute réforme ou défenseur de la tradition à tout prix. N'est-ce pas lui qui, il y a quelques années, présentait au colloque des maîtres de français un remarquable exposé sur les nouvelles doctrines grammaticales ? Il ne cessait de se tenir au courant et nous parlait souvent avec enthousiasme de ses lectures de Gleason, de Bloomfield, de Ruwet, de Chomsky (dont il appréciait particulièrement la Linguistique cartésienne) et 38 de bien d'autres linguistes qu'il prenait le temps d'étudier malgré ses multiples occupations. Un des problèmes qui le passionnaient le plus était cette sorte de retour en arrière, par dessus le structuralisme, que constituait la recherche chomskyenne dés universaux de langage, recherche qui s'inscrit dans le droit fil des travaux d'Arnault et de Lancelot et de leur Grammaire générale et raisonnée de PortRoyal . Il trouvait fort intéressant cet essai de synthèse des apports de la grammaire traditionnelle et structuraliste opéré par Chomsky à travers le modèle génératif transformationnel. influents dans le domaine des applications pédagogiques, celui vers lequel lés auteurs de manuels tournaient le plus volontiers les regards, c'était Georges Galichet et sa grammaire "psychologique". A ce point de vue, la Grammaire de Rossel et Gigon était une tentative intéressante de concilier les conceptions "psychologiques" de Galichet et celles plus traditionnelles de Maurice Grévisse (Le bon Usage) ou encore celles plus anciennes de Ferdinand Brunot (La Pensée et la Langue). A considérer les choses avec le recul des années, on s'aperçoit qu'une grammaire scolaire (nous soulignons à dessein l'adjectif), comme celle de Rossel, paraissant vers i 9 6 0 , ne pouvait être qu'une grammaire de transition. Au moment où son auteur disparaît, il est juste de dire que ce rôle, elle l'a rempli. Que dans les années suivantes l'évolution et la di- versification des doctrines grammaticales aient été très rapides, nul ne le contestera. Que, par conséquent, des adaptations méthodologiques soient indispensables, Benjamin Rossel aurait été le dernier à le nier, d'autant que nos structures scolaires et les besoins des élèves se modifient sans cesse. Mais notre collègue avait horreur de la mode pour la mode, du changement pour le changement. Il se désolait de voir s'élargir le fossé entre théoriciens et praticiens et il ne cachait pas un certain sceptticisme quant aux applications possibles des nouvelles doctrines à l'enseignement secondaire, du moins dans l'immédiat. Il lui semblait difficile en effet de discerner clairement dans le foisonnement des doctrines et des expériences actuelles les lignes de force capables de déterminer un vrai renouvellement des études grammaticales dans nos Il est bien évident, toutefois, qu'au moment où Benjamin Rossel élaborait sa Grammaire, ces recherches de pointe étaient soit dans les limbes, soit peu connues chez nous. Dans les années 50, l'un des grammairiens français les plus 39 collèges. D'où sa prudence pas toujours bien comprise à l'égard des projets de réformes envisagés pour cet enseignement de la grammaire. S'il a eu le temps de lire le livre du jeune linguiste neuchâtelois Eddy Roulet : Théories grammaticales, descriptions et enseignement des langues (Labor /Nathan, 1 9 7 2 ) , il y aura découvert plus d'un écho à ses préoccupations et la confirmation d'un certain nombre de ses doutes. Mais en même temps il y aura trouvé un appel à aller de l'avant, à poursuivre les recherches théoriques et appliquées. Benjamin Rossel disparu, cet appel prend une singulière résonance pour tous ceux qui, comme lui, s'efforcent de donner à l'enseignement de la langue la place qui lui revient, et ceci, à tous les niveaux de l'enseignement. Jean-François Maire HOMMAGE À HENRI ZWAHLEN ancien recteur de l'Université droit de Lausanne, où il avait enseigné durant près de quarante a n s , et l ' U n i v e r s i t é de L a u sanne, dont il avait été r e c t e u r de 1962 à 1964, ont r e s s e n t i douloureusement son d é part. Né en 1911 - l'année où était c r é é à Lausanne l'enseignement du droit administratif qu'il de vait i l l u s t r e r et développer - le P r o f e s s e u r Henri Zwahlen a fait toutes s e s études primai r e s , s e c o n d a i r e s et gymnasiales à Lausanne. Fuis il entra à l ' U n i v e r s i t é , où il suivit simul tanément l e s cours de la Faculté de droit et de l ' E c o l e des hautes études c o m m e r c i a l e s . D é s i reux d ' é l a r g i r le c e r c l e de son milieu j u r i d i que, il entra à l a S o c i é t é d'étudiants de Zofingue. En 1933, il obtenait la l i c e n c e ès s c i e n c e s commerciales et économiques. P u i s , p r é parant s a thèse de doctorat en d r o i t , il alla t r a v a i l l e r à B e r l i n et en A n g l e t e r r e . En 1 9 3 5 , il soutenait sa thèse à L a u s a n n e . L e sujet choisi : L e s s o c i é t é s commerciales avec p a r ticipation de l ' E t a t , révélait l'attention qu'il portait à l'intervention c r o i s s a n t e de l ' E t a t dans l ' a c t i v i t é des p a r t i c u l i e r s et à l'influence grandissante du droit public au détriment du droit p r i v é . de droit administratif et de droit f i s c a l . A c e s enseignements fut ajouté celui de la l é g i s l a tion s o c i a l e , dont l e s origines remontaient à un cours de Vilfredo P a r e t o . L a réunion de c e s t r o i s disciplines autour d'une seule c h a i r e marque l'importance nouvelle du droit public dans l e s F a c u l t é s de droit. D é s o r m a i s , l e s nouvelles générations de j u r i s t e s allaient a c q u é r i r une connaissance approfondie du droit public, n é c e s s i t é e par l e s t r a n s f o r m a tions de s t r u c t u r e de la s o c i é t é contemporaine. Pour compléter son enseignement, il fonda la "Revue de droit administratif et f i s c a l " , i n s trument aujourd'hui indispensable à tous l e s j u r i s t e s . En dépit des c h a r g e s qui pesaient déjà sur lui, i l avait accepté en 1943 l'appel de l ' U n i v e r s i t é de Neuchâtel et y avait été nommé p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e de droit f i s c a l , tout en conservant intégralement s a c h a i re lausannoise. annuelle de la S o c i é t é s u i s s e des j u r i s t e s . Son rapport sur " L e contrat administratif" fait aujourd'hui a u t o r i t é . Assumant de front l'enseignement et l e s tâches administratives, il était r e c t e u r de l ' U n i v e r s i t é de Lausanne de 1962 à 1964 - période au cours de laquelle il conçut l'idée et lança la r é a l i s a t i o n du t r a n s fert de l ' U n i v e r s i t é à Dorigny - puis il fut président du Sénat de l ' U n i v e r s i t é de Lausan ne de 1968 à 1970. 11 n'avait pas terminé cette fonction qu'il était élu juge au Tribunal fédé r a l à la fin de l'année 1 9 6 9 . Il accepta pour tant de poursuivre l'enseignement du droit f i s c a l à la F a c u l t é de droit jusqu'à la fin de l ' a n née u n i v e r s i t a i r e 1 9 7 3 - 7 4 . E s p r i t c l a i r , rigoureux, sans parti p r i s , me s u r é , conciliant, Henri Zwahlen était t r è s r e c h e r c h é pour son conseil tant par s e s c o l l è gues et par l e s étudiants que par l e s p e r s o n nes publiques. C'est ainsi qu'il faisait partie de nombreuses commissions cantonales ou f é d é r a l e s , dont il assumait souvent la p r é s i d e n c e ; il fut président de l a Conférence s u i s s e des r e c t e u r s d ' u n i v e r s i t é s , par exemple. L a multiplicité et l'intensité de s e s activités de p r o f e s s e u r , d'administrateur, de c o n s e i l , de juge, incidemment d'homme politique ( c a r il fit une b r è v e incursion au Conseil communal) n ' a l t é r è r e n t jamais s a simplicité, s a fraîcheur d ' e s p r i t , sa bonne humeur. En lui, l ' U n i v e r sité a perdu un maître compétent et souriant, dont l'autorité n'était pas c o n t e s t é e . L'année 1947 allait marquer une intense a c t i v i t é . Auteur du rapport de langue f r a n ç a i s e à l ' a s s e m b l é e annuelle de la S o c i é t é s u i s s e des j u r i s t e s sur le thème : " L e fonctionnement de la j u s t i c e administrative en droit fédéral et dans l e s c a n t o n s " , il devenait doyen de la Faculté de droit de l ' U n i v e r s i t é de Lausanne et il était promu p r o f e s s e u r o r d i n a i r e . A peine e u t - i l déposé s a charge décanale qu'il fut appelé par l ' O N U et l ' O l T à conduire une enquête s u r le t r a v a i l f o r c é dans le mon d e . Cette mission le tint é c a r t é de l ' U n i v e r s i té pendant deux a n s . En 1 9 5 8 , il fut à nouveau rapporteur de langue f r a n ç a i s e à l ' a s s e m b l é e Guy Flattet 11 occupa a l o r s pendant une année l e s fonctions de s e c r é t a i r e à la Chambre vaudoise du com merce et de l ' i n d u s t r i e , où il put mettre à l ' é preuve sa double formation juridique et com m e r c i a l e . Mais l ' U n i v e r s i t é avait gardé le souvenir de son ancien étudiant e t , en 1936, elle l'appelait pour le c h a r g e r du cours de droit administratif. 11 constata rapidement que cette discipline avait pris un tel développement qu'il devenait n é c e s s a i r e d'en s é p a r e r une partie dont l'autonomie s'imposait : le droit f i s c a l . Après un s é j o u r d'études à P a r i s , il fut nommé en 1939 p r o f e s s e u r e x t r a o r d i n a i r e [JL sentiment d'un grand vide a s a i s i tous ceux - et iLs étaient nombreux - qui avaient approché Monsieur Henri Zwahlen, après la stupeur dont l e s avait frappés sa soudaine disparition. L a personnalité du d i s paru, par s e s qualités tant intellectuelles que m o r a l e s , s a bienveillance, la d i v e r s i t é de s e s i n t é r ê t s , l'étendue de son a c t i v i t é , rayonnait depuis Lausanne bien au-delà des f r o n t i è r e s cantonales et même n a t i o n a l e s . L a Faculté de 40 41 HOMMAGE À VICTOR DEMOLE ancien professeur à la Faculté de médecine J^E Professeur Victor Laurent Demole, qui a été professeur de pharmacologie à l'Université de Lausanne de 1936 à 1957, est mort le 24 août 1974 à l'âge de 87 ans, à Préverenges (Vaud), lieu de sa résidence depuis son départ de Bâle, en 1947- qu'il aimait évoquer au cours de conversations sur la formation médicale. Il paraît avoir fait partie d'un groupe d'étudiants intellectuellement et politiquement agités et non-conformistes; il paraît avoir bien connu Lina Stern, histologue genevoise, connue aussi bien pour sa découverte de la barrière hémato-encéphalique que pour son engagement politique ultérieur, et a publié en 1925 et 1927 des travaux en collaboration avec le bouillonnant histologue zurichois Vonwiller, qui à son tour avait collaboré avec Lina Stern. L'Université perd en lui un professeur honoraire qui a eu un grand renom scientifique international, de 1930 à 1945, à une époque qui nous paraît souvent beaucoup plus révolue qu'elle ne l'est peut-être en réalité. Comme beaucoup de professeurs honoraires qui survivent longtemps à leur retraite, Victor Demole a eu peu de contacts avec l'Université où la Faculté de médecine au cours des dernières années de sa vie. Jusqu'à ce que les séquelles d'un accident subi quelques années avant sa mort aient limité sérieusement ses possibilités de déplacement et d'action physique, Victor Demole a cependant toujours gardé un contact très étroit avec les autorités de santé publiques cantonales aussi bien que fédérales, et un certain contact peu fréquent mais assez régulier, avec l'Institut de pharmacologie de l'Université de Lausanne, créé après sa démission. Après ses études, Victor Demole s'est formé comme assistant en neurologie et en psychiatrie ; il a poussé cette formation très loin, puisque vers 1925, il est devenu privat-docent de neurologie et psychiatrie à l'Université de Genève. De cette période de formation, il a toujours gardé un vif intérêt pour les problèmes neurologiques, du point de vue clinique aussi bien qu'expérimental. L'aspect contemplatif de la psychiatrie de cette époque devait rebuter l'homme d'action immédiate qu'il a toujours été; il n'a malheureusement pas vécu, comme chercheur actif, l'époque à laquelle quelques aspects de la thérapeutique psychiatrique sont devenus accessibles à des méthodes de recherches pharmacologiques et biochimiques qu'il dominait et pouvait comprendre. Né en 1887 à Genève, Victor Demole a fait ses études de médecine à la Faculté de sa ville natale, dans la première décennie de notre siècle. Ce que nous savons de la période de ses études provient de ses souvenirs personnels Pendant sa période de formation en neurologie, 42 Victor Demole s'est aussi initié aux méthodes de recherche pharmacologiques, toxicologiques et histologiques de l'époque. Encore, nous savons peu sur ses premiers pas dans ce domaine : les résultats de ses travaux devaient attirer l'attention des pharmacologues, puisqu'il se vit confier en 1927, d'abord la direction d'un laboratoire de recherches, et ensuite celle d'un secteur entier des départements de recherches de l'entreprise bâloise Hoffmann La Roche. la suite. Le champ des travaux expérimentaux de Victor Demole ne s'est cependant pas limité aux vitamines. Travaillant à Bâle, où Verzar croyait alors avoir trouvé en la désoxycorticostérone, synthétiquement accessible, une hormone surrénarienne physiologique importante, il s'est aussi intéressé aux effets pharmacologiques de cette substance synthétique, et aussi à ceux de l'extrait corticosurrénalien renfermant différentes hormones. Il a en outre publié des études fort intéressantes sur le rôle physiologique des glandes parathyroïdes et l'hormone parathyroïdierme, ainsi que des extraits d'ovaires et d'oestrogènes. C'est dans les vingt années pendant lesquelles il a été actif au laboratoire de recherches de Hoffmann -La Roche qu'il a publié ses travaux importants. L'entreprise s'était engagée alors avec beaucoup d'élan et des moyens financiers considérables dans l'étude de la fabrication et de l'utilisation médicale des vitamines ; c'est peut-être pour cette raison que Victor Demole est entré dans les laboratoires de Hoffmann -La Roche et c'est certainement pour cette raison qu'il s'est expérimentalement beaucoup occupé du domaine des vitamines, d'abord de l'étude des effets de la vitamine E, au sujet de laquelle il a fait un certain nombre de découvertes intéressantes qui, cependant n'ont pas établi un rôle intéressant de cette vitamine en thérapeutique. Il s'est ensuite beaucoup intéressé à la vitamine C qui venait d'être synthétisée (par les chimistes de Hoffmann -La Roche), domaine dans lequel il a d'abord établi l'identité pharmacologique de la vitamine C synthétique et du produit naturel, et a ensuite élucidé beaucoup d'actions, en partie en collaboration avec Szent — Gyô'rgyi, qui ultérieurement fut lauréat du Prix Nobel. Il s'est en outre occupé des problèmes pharmacologiques intéressant alors son entreprise, comme par exemple certains somnifères, mais aussi une vitamine pratiquement oubliée en thérapeutique mais d'autant plus importante en biochimie, la lactoflavine; quelques chercheurs travaillant dans ce domaine se souviennent peut—être de sa controverse des années précédant la Seconde Guerre mondiale avec des chercheurs polonais qui avaient décrit des effets toxiques marqués de cette vitamine, parfaitement inoffensive dans les investigations de Victor Demole. Dès 1939, il fut démontré que cette toxicité apparente d'une solution injectable de lactoflavine, n'était pas due à la lactoflavine elle-même, mais à un solvant. Il est bien regrettable que cette découverte n'ait pas immédiatement attiré l'attention des producteurs de médicaments sur les dangers potentiels des solvants qui n'ont été étudiés d'une façon plus approfondie que bien plus tard et après des accidents thérapeutiques qui ont fait beaucoup de victimes. Il a publié des observations intéressantes sur les carotènes, les précurseurs biologiques de la vitamine A, et finalement aussi des travaux sur la vitamine A synthétique. Il est évident que l'ancien neurologue qu'était Victor Demole devait s'intéresser particulièrement à la vitamine dont il a étudié l'action dans le métabolisme intermédiaire. Si les résultats des recherches de Victor Demole dans ce domaine ne sont aujourd'hui pas aussi bien connus qu'ils le mériteraient, ceci est dû en partie au fait qu'il a toujours essayé, dans ses travaux, de déceler des emplois thérapeutiques possibles de ces vitamines, c'est—à—dire d'établir l'importance pratique des substances auxquelles il s'intéressait, et ses prévisions dans ce domaine n'ont assez souvent pas été confirmées par Dès 1936, Victor Demole a été professeur de pharmacologie à l'Université de Lausanne. Son activité dans ce domaine s'est limitée à la présentation de deux heures de cours hebdomadaires et aux examens oraux qui, alors, avaient encore lieu dans le cadre de l'examen final des médecins. Ses cours ont été apparemment bien moins fréquentés qu'ils ne l'auraient mérité. Vu la personnalité et l'engagement du professeur, leur contenu devait certainement être très intéressant. Un petit précis, publié sous le nom de Victor Demole, constitue en réalité un recueil de notes d'étudiants prises pendant les cours et en reflète le contenu d'une façon si imparfaite qu'il est difficile d'imaginer à l'heure actuelle ce que Victor Demole a pu dire 43 Sports universitaires poursuivie pendant quelques années et a fourni les bases à la fluoration du sel alimentaire telle qu'elle est actuellement pratiquée dans le canton de Vaud. Il a aussi publié quelques travaux expérimentaux sur les effets toxiques possibles de fluorures administrés à des doses beaucoup plus élevées que celles employées dans la prophylaxie de la carie dentaire. C'est sur la base de ses travaux sur les fluorures qu'il est devenu et resté jusqu'à sa mort un membre actif de la Commission fédérale du fluor du Service fédéral de l'hygiène publique. à ses étudiants. Les anciens étudiants de la Faculté se souviennent du fait qu'il a été un examinateur extrêmement bienveillant. Le peu d'influence qu'a eu Victor Demole sur la formation des étudiants en médecine de cette époque était évidemment dû au fait que son activité de recherches intéressante et variée se passait dans ses laboratoires de Bâle, et qu'à Lausanne il n'ait jamais disposé d'un laboratoire ou d'un institut vers lequel il aurait pu attirer des étudiants, et où il aurait pu former des chercheurs. Un institut de pharmacologie digne de ce nom n'a été créé à Lausanne qu'après la démission de Victor Demole, par son successeur le Prof. Michel Dolivo, actuellement directeur de l'Institut de physiologie de la Faculté de médecine. L'activité de citoyen de Victor Demole dans sa commune de Préverenges a été évoquée par d'autres que nous. Là, comme partout où il a échoué, son caractère lui a interdit de rester spectateur ou même observateur : toute étude d'un problème devait entraîner pour Victor Demole une action toujours ferme et aussi immédiate que possible, qui a toujours été acceptée par ses concitoyens comme par ses collègues à cause de son amabilité et de sa gentillesse exceptionnelles ainsi que de sa capacité de s'intéresser aux problèmes et difficultés aussi bien qu'aux joies et enthousiasmes des autres. Après avoir quitté ses laboratoires à Bâle en 1947, Victor Demole s'est principalement intéressé à des problèmes d'alimentation et, par la suite, au problème de la prophylaxie de la carie dentaire par l'adjonction de fluorures à l'eau de boisson et au sel. Dans ce dernier domaine, il s'est engagé activement dans les études du groupe de recherches dentaires du Prof. Held, à Genève, et a été associé comme dirigeant responsable à l'expérience de la fluoration de l'eau de la Ville d'Aigle qui s'est Georges Peters CHAMPIONNAT LAUSANNOIS UNIVERSITAIRE DE SKI 2. 3. 4. 5. 6. ALPIN Berry Pepo Boutinard François Richon Jacques Borel Daniel Wiesman Christian Médecine EPFL Médecine EPFL Arch. B r e t ay e 50.5 50.6 50.7 50.9 51.I Catégorie B (non—licenciés ) 1. 2. 3. 4. 5. 6. SLALOM GEANT Catégorie A (licenciés) 1. 2. 3. 4. 5. 6. Gaulis Etienne Chessex Guy Terrin Augustin Wiesmann Christian Boutinard François Klaue Kaj EPFL HEC EPFL Arch. EPFL Médecine l'28.8 l'29.5 l'29.8 l'30.6 l'31.2 l'32.2 1. 2. 3. 4. 5. 6. Herzig Michel Salamin Jacques Gillioz Jean-Paul Jaquet Michel Rossy Jean-Jacques Belotti Daniel Droit EPFL Sports Sports Médecine EPFL l'36.8 l'38.5 1*39.1 l'39.6 i'4i.6 1*41.7 HEC Lettres Droit Arch. Lettres Sports 1*43.0 1*44.0 1-48.2 l'49.3 1*49.7 1*52.4 Jaquet Michel Herzig Michel Soderstrom Erik Emaresi Philippe Berruyer Guy Cordelle Denis Sports Droit EPFL Médecine EPFL EPFL 27.I 25.5 52.6 27.3 26.4 27.8 27.2 32.O 27.8 55.4 56.8 58.5 59.4 59.8 Lettres Sports HEC Arch. Lettres Sports 31.1 3I.8 3O.7 32.6 30.8 33.6 61.6 62.2 62.6 64.4 65.3 67.6 1. 2. 3. 4. 5. 6. Kindlimann Anne-Lise Manidi Mary—José Guyot Marie-Claire Halpern Béatrice Girard Anne Christin Chantai 1. 2. 3. 27.O 24.7 5 1 . 7 Mercier Pierre Guyot Philippe Antonini Jean-François 27.5 25.9 53.4 27.4 26.3 53.7 COMBINE Guyot Marie-Claire Girard Anne Grieshaber Michèle Halpern Béatrice Kindlimann Anne—Lise Manidi Mary-José Catégorie A (licenciés) Catégorie C (anciens étudiants) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 3O.5 3O.4 3I.9 3I.8 34.5 34.0 Catégorie C (anciens étudiants) Catégorie D (étudiantes) 1. 2. 3. 4. 56. 28.1 30.4 3O.7 32.2 Catégorie D (étudiantes) Catégorie B (non—licenciés) Guyot Philippe Richard Philippe Mercier Pierre Antonini Jean—François Lavizzari Jean—Pierre Delapraz Eric 1*28.9 1*30.9 1*34.2 l'38.0 1*48.3 2'09.9 SLALOM SPECIAL Catégorie A (licenciés) 1. Gaulis Etienne 44 26.4 24.1 25.8 24.8 26.7 24.O 26.7 24.2 25.7 25.4 points 1. Gaulis Etienne EPFL EPFL 2. Boutinard François Arch. 3. Wiesmann Christian EPFL 4. Terrin Augustin EPFL 5. Borel Daniel HEC 6. Chessex Guy Catégorie B (non—licenciés) 6233 6378 6388 6403 6438 6697 1. 2. 3. 4. 5. 6. Sports Droit EPFL Médecine EPFL EPFL 6774 6848 7114 7302 7334 7402 HEC 7424 Jaquet Michel Herzig Michel Soderstrom Erik Emaresi Philippe Belotti Daniel Cordelle Denis Catégorie D (étudiantes) EPFL 1. Guyot Marie-Claire 25.8 23.8 49.6 45 2. Kindlimann Anne—Lise Lettres 3. Girard Anne Lettres 4. Manidi M a r y - J o s é Sports 5. Halpern Béatrice Arch. 6. Christin Chantai Sports C a t é g o r i e C (anciens 1. Guyot 2. Mercier 3. 7570 7587 7676 7698 8329 étudiants) 1. 4. Wiswald 5. Stoudmann 6. Jean—Pierre 62'03.O Eric Vuille Michel Catégorie invités 71'25.0 Althaus Josiane R é p a r t i t i o n d e s p o i n t s , par f a c u l t é s Classement Challenge SLALOM 1. 2. EPFL I Médecine I 330 310 300 29O 280 27O Gaulis-Terrin-Boutinard 4. Droit I Klaue—Nicole—Stornier Borel-Noverraz-Salamin Mercier—Herzig—Kuhn 5. HEC I Chessex—Richard-Guyot EPFL III Gaillard-Uffer-Terrieux 3 . E P F L II 6. 1. 2. 3. GEANT 4. Arch. I 5 . E P F L II 6. D r o i t II Classement SLALOM Mercier-de Preux-Gay D u m o n t - S a l u z P.-Guignard Fleury-Meylan-Emaresi 13 17 36 Saluz P.-Lehmann-Calame Jaton-Stirnemann-Rossier Maillefer-Henny-Mayor 41 51 5 Chali. 120 90 75 60 45 30 2 par sociétés SPECIAL 1. EPFL I Gaulis-Boutinard-Borel 2. Médecine I Berry—Richon—Emaresi 3 . EPFL II Droit I Mercier—Herzig-Moser 5. E P F L III E P F L IV Söderstrom—Berruyer-Cordélie Stucky-Belotti-Gentilini Sports I Jaquet—Manidi-Christin 45 15 Mercier-Morier-Genoud-Stoudmann 1. ASUL I 2 . A S U L II 120 100 90 80 70 Terrin—Noverraz—Uffer 4. 6. Classement par facultés Droit I EPFL I Médecine I Béhar-Bornand-Calame CHAMPIONNAT 55 55 DE Classement 1. SAS I 2 . S A S II 3. 4. 5. 6. Français I Borei—Nicole—Mercier Terrin-Gaillard-Terrieux SAS III Stornier—Noverraz-Kuhn 3. 4. 5. 6. Merecumbe CHAMPIONNAT Berry—Boutinard-Borel Wiesmann—Mercier-Noverraz 3 . Français I 4. Français Terrin-Berruyer-Gentilini II de 50 30 20 10 Carbonnel-Durand-Hauvette DE Classement 1. final 3. LAUSANNOIS Le 1. 2. DE SKI DE EPFL FOND Maths-Uni 8. Goliardia 9. Turquía 10. Algeria 11. Omnisports 490 460 430 400 370 INTER-FACU BASKETBALL points points CHAMPIONNAT DE Brassus étudiants Mercier Pierre, Prof. Dumont G i l l e s 7. 4. 5. Médecine Architecture 580 550 Droit EPFL 3. d e Preux P h i l i p p e Droit 4. Saluz Pieder Arch. 5. 6. S a l u z Ruben T i l l m a n n s Roland EPFL Lettres e études aux Universités de Marseille, Aix—en—Provenc e , Paris et L a u s a n n e . Il e n s e i g n e à n o t r e Faculté des lettres depuis 1946. Professeur ordinaire dès 1953» il a é t é d o y e n de la F a c u l t é d e s l e t t r e s à d e u x r e p r i s e s , de 1952 à 1954 etr d e 1968 à 1 9 7 2 . Il a été r e c t e u r d e n o t r e Université de i960 à 1962. Il a également e n s e i g n é à la S o r b o n n e pendant l'année a c a d é m i q u e 1963 à d e s d e s t i n é e s d e la S o - 1. EPFL 2. Sports 3. 48'14.5 51-42.5 53'11.6 54'07.0 54'07.5 54'18.2 FOOTBALL final (*) HEC 4. Architecture (*) 46 EN SALLE points points 700 640 5 . Lettres 6. M é d e c i n e 6IO 58O 7- S c i e n c e s 8. Théologie 550 520 (**) 490 460 Champion universitaire lausannois de football en s a l l e 1974 (**) INTER-FACULTES inter-facultés Prix d e b o n n e t e n u e : 45 p o i n t s *<S& c i é t é de 1969 à 1 9 7 4 , la S A V a c o n n u un d é v e loppement d e s plus r é jouissants. Le nombre d e ses m e m b r e s d é p a s s e a c tuellement 1 1 0 0 , dont une trentaine de membres c o l l e c t i f s et une c i n q u a n t a i n e de m e m b r e s corporatifs. Le n o u v e a u président, M. L o u i s MASS0N (notre p h o t o ) , licencié en droit d e n o t r e U n i v e r s i t é , est né à M o n treux en 1 9 1 8 . A p r è s avoir exercé d e s f o n c t i o n s a u T r i b u n a l de L a u s a n n e et au T r i b u n a l c a n t o n a l , il est e n t r é à LA S U I S S E , S o c i é t é d ' a s s u r a n c e s sur la v i e et c o n t r e l e s a c c i d e n t s , dont il est a u j o u r d ' h u i l'un des directeurs. N o s f é l i c i t a t i o n s s ' a d r e s s e n t é g a l e m e n t a u Prof. C l a u d e VERDAN, doyen de la F a c u l t é d e m é d e c i n e p e n dant la p é r i o d e u n i v e r s i t a i r e é c o u l é e , q u i a obtenu p l u s i e u r s d i s t i n c t i o n s au c o u r s d e c e t t e a n n é e . C'est ainsi qu'il a é t é r e ç u e n q u a l i t é d e membre d e l'Ac a d é m i e de c h i r u r g i e de P a r i s , en r e c o n n a i s s a n c e de s e s r e m a r q u a b l e s t r a vaux et d e s e x c e l l e n t e s r e l a t i o n s qu'il e n t r e tient avec l e s c h i r u r g i e n s d e F r a n c e . Il vient d ' ê t r e choisi comme p r é sident d u G r o u p e d ' é t u d e de c h i r u r g i e de la m a i n ( G E M ) , à Pari s, pour la période 1975 / 76. A u p r i n t e m p s d e r n i e r , il a été a p p e l é à p r é s i d e r le Congrès du Collège international des chirurgiens, BIBLIOGRAPHIE A l b e r t BEGUIN et G u s t a v e R 0 U D : L e t t r e s sur le r o m a n t i s m e allemand. (Etudes de l e t t r e s , Lausanne) Introduit p a r P i e r r e G r o t z e r , le c o n n a i s s e u r par e x c e l l e n c e d e l'oeuvre d'Albert B é g u i n , annoté p a r F r a n ç o i s e Fornerod, a s s i s t a n t e au C e n t r e de r e c h e r c h e s s u r l e s L e t t r e s romandes de l'Université d e L a u sanne, illustré de q u a t r e f a c - s i m i l é s i m p o r t a n t s , cet o u v r a g e de h a u t e qualité est offert en s o u s c r i p t i o n , jusqu'au 25 n o v e m b r e 1 9 7 4 , aux a b o n n é s d e s E t u d e s d e L e t t r e s , a u x m e m b r e s d e l'Association d e s E t u d e s d e L e t t r e s et aux m e m b r e s d e la S o c i é t é a c a d é m i q u e v a u doise. Henri Druey, correspondance (tome I ) , é d i t é e p a r Michel S t e i n e r et A n d r é L a s s e r r e . (Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne, 1974, qui s'est tenu à L i m a , et à c e t t e o c c a s i o n , il a r e ç u le d i p l ô m e de c i t o y e n d ' h o n n e u r de la V i l l e de L i m a . En rentrant d u Pérou, il a p a r t i c i p é a u P h i l a d e l p h i a H a n d S y m p o s i u m , qui lui a d é c e r n é un d i p l ô m e pour sa c o n t r i b u t i o n à l'avancement d e la c h i r u r g i e de la m a i n . A j o u t o n s q u e le Prof. V e r d a n a é t é président d e la S o c i é t é s u i s s e d e c h i r u r g i e p l a s t i q u e et r e c o n s — tructive de 1972 à 1974. UNIVERSITAIRE Classement Catégorie points 700 640 610 Droit 2. H E C CHAMPIONNAT D i r e c t e u r d e l'Ecole d e f r a n ç a i s moderne et d u C e n t r e de r e c h e r c h e s u r l e s l e t t r e s r o m a n d e s , il a fait s e s VOLLEYBALL 700 640 610 58O 550 520 ASUL Français Vietnamiens SPECIAL 1. SAS I 2 . S A S II L o r s de son a s s e m b l é e g é n é r a l e d u 8 juin d e r n i e r , la S o c i é t é a c a d é m i q u e v a u d o i s e a élu un n o u v e a u p r é s i dent en la p e r s o n n e de M, L o u i s MASS0N, q u i succède à M J e a n - P i e r r e BAUD, avocat à L a u s a n n e . S o u s la p r é s i d e n c e de c e d e r nier, qui a é t é c h a r g é N o u s n o u s r é j o u i s s o n s de la d i s t i n c t i o n dont il a a i n s i é t é l'objet et lui présentons nos vives félicitations. IN T E R - S O C I E T E S points 1 . Dago 2. S A S 100 80 70 60 50 40 Uffer-Ryncki-Berry S A S IV F r a n ç a i s II G e n t i l i n i — d e C a r b o n n e l - H a u v e t t e SLALOM final GEANT Wiesmann—Boutinard-Klaue A u début du p r i n t e m p s d e r n i e r , le Prof. G i l b e r t GUISAN a reçu l e s i n s i g n e s d e c h e v a l i e r d e la L é g i o n d honneur. 1964. Répartition des points, par sociétés SLALOM SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE VAUD0ISE 1 Jean-François 1. DISTINCTIONS 52'11.5 55'39.1 55'44.0 56' 2 9 . 4 Jean-Pierre 62'45-6 6467 6546 6789 Pierre Althaus étudiants 2. Morier-Genoud Jacques 3- D e c o m b a z J a c q u e s points Philippe Antonini Catégorie anciens v o l . 53) La p u b l i c a t i o n d'une partie importante d e s l e t t r e s d'Henri Druey o f f r e un intérêt de p r e m i e r o r d r e d a n s le d o m a i n e s p é c i f i q u e de l'histoire p o l i t i q u e v a u d o i se et suisse pour l e s a n n é e s 1830 — 1 8 5 5 . L e s a u t e u r s ont r e c o u r u à d e m u l t i p l e s s o u r c e s , notamment A r c h i v e s f é d é r a l e s , B i b l i o t h è q u e p u b l i q u e et u n i v e r s i t a i r e de G e n è v e (département d e s m a n u s c r i t s ) , A r c h i v e s c a n t o n a l e s v a u d o i s e s , et a u t r e s a r c h i v e s p u b l i q u e s et de q u e l q u e s p a r t i c u l i e r s ; cependant, le p l u s grand n o m b r e de l e t t r e s d e D r u e y et d'autres p i è c e s c o n s t i tuant le F o n d s H e n r i Druey est c o n s e r v é p a r la B i b l i o t h è q u e c a n t o n a l e et u n i v e r s i t a i r e de L a u s a n n e et compte e n v i r o n d e u x m i l l e lettres d e et à H e n r i Druey ainsi q u e d e s c a h i e r s d e m é m o i r e s d e l'auteur a l o r s étudiant en A l l e m a g n e , d e s notes d e c o u r s , d e s p i è c e s d i v e r s e s . C e t t e p u b l i c a t i o n de la B i b l i o t h è q u e h i s t o rique v a u d o i s e fait suite à l'étude de M. A n d r é L a s serre, "Henri D r u e y " , et complète h e u r e u s e m e n t l e s travaux c o n s a c r é s à c e sujet jusqu'à ce jour, en f a i sant mieux c o n n a î t r e le F o n d s H e n r i D r u e y . N o u s a v o n s également a p p r i s avec un v i f p l a i s i r q u e le Prof. Eric JEQUIER a r e ç u , c o n j o i n t e m e n t avec le Prof. L u c i e n G i r a r d i e r ( G e n è v e ) et le Prof. G e o r g e s S p i n n l e r (EPFL) le Prix M a r c e l - B e n o i s t 1 9 7 3 . C e p r i x leur a été a t t r i b u é p o u r leurs r e c h e r c h e s d a n s le d o m a i n e d e la c a l o r i m é t r i e , r e c h e r c h e s qui sont l e fruit d'une intense c o l l a b o r a t i o n e n t r e l e s U n i v e r s i tés de G e n è v e et L a u s a n n e et l'EPFL. La r e m i s e d u p r i x aura lieu le 7 d é c e m b r e a u P a l a i s f é d é r a l , à B e r n e . N o u s a u r o n s ainsi l ' o c c a s i o n d e r e v e n i r p r o chainement sur cette distinction. 47 Table des matières Editorial : En marge de la cinquième assemblée de la Conférence des recteurs européens, à Bologne. L'autonomie des Universités : l'enjeu d'une ouverture par le Prof. Dominique Rivier, recteur 1 communi que) 4 L'assemblée de la Conférence des recteurs européens, à Bologne 6 Bologne, la plus vieille université du monde LA VIE UNIVERSITAIRE LAUSANNOISE Du neuf pour les SSP Le Prix Arnold Reymond attribué à François Jacob : 13 - Le Prix Arnold Reymond, Fondation Charles-Eugène Guye Prof. Daniel Christoff - Le Professeur François Jacob Prof. Paul-Emile Pilet 14 Le Prof. Nicolas Oulianoff a reçu le Prix Gaudry 18 La chaire d'honneur de l'Université confiée au Prof. Gerhard Giebisch 20 Le nouveau Centre sportif de Dorigny 21 Nouveaux doyens pour la période académique 1 9 7 4 / 7 6 26 Dies Academicus 1974 : trois docteurs honoris causa 28 Nouveaux professeurs honoraires de l'Université de Lausanne 30 Huit professeurs ordinaires installés au Dies Academicus 1974 34 Hommage à Benjamin Rossel, lecteur à l'Ecole de français moderne Prof. Robert Marclay 37 Jean-François Maire 38 Benjamin Rossel, grammairien Hommage à Henri Zwahlen, ancien recteur de l'Université de Lausanne Prof. Guy Flattet 40 Hommage à Victor Demole, ancien professeur à la Faculté de médecine Prof. Georges Peters 42 45 Sports universitaires Distinctions - Société Académique Vaudoise — Bibliographie 47 UNI LAUSANNE est une publication du SERVICE DE PRESSE ET INFORMATION DE L'UNIVERSITE DE LAUSANNE Reproduction des textes autorisée, à l'exclusion des photos, pour autant que la source soit mentionnée et qu'un justificatif soit adressé au Service de presse et information de l'Université Tiré en offset par l'Imprimerie Jean Bron SA, 1052 Le Mont Rédaction : SERVICE DE PRESSE ET INFORMATION DE L'UNIVERSITE, 4, place de la Cathédrale Rédacteur responsable : Marcel A. 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